26 ans, coque simple et beaucoup de bobos, le Byzantio chargé de 53.000 tonnes de fioul lourd est à Rotterdam. Il est géré par l’Aegean Shipping Management basée au Pirée. Il devait se rendre à Singapour et en Indonésie comme l’ont annoncé le 26 novembre la presse française (Aujourd’hui/Le Parisien) et Robin des Bois. Le directeur d’Aegean Shipping Management déclarait le 3 décembre que le Byzantio toucherait Anvers. En fait, il est donc allé à Rotterdam ; une nouvelle ruse de la part d’un vautour des ports français que Robin des Bois connaît bien depuis décembre 1999.
Gerry Ventouris a racheté au Havre pour 68.000 euros le Kifangondo, propriété du gouvernement angolais, tombé en panne au large de la baie de Somme en février 1994, remorqué dans le port du Havre et abandonné pendant 5 ans. Après une toilette de quelques semaines et une retape mécanique, le Kifangondo passait sous pavillon maltais sous le nom de Tango D. A Dunkerque, il a chargé 13.000 tonnes de sucre à destination de la Syrie, avec 26 hommes d’équipage de 10 nationalités différentes, liés par un contrat de travail de 9 mois. Une société de classification polonaise a validé le Tango D entre le Havre et Dunkerque. Malgré les très vives protestations de Robin des Bois, Dunkerque a laissé filer le Tango D le 27 décembre 1999. Une saisie conservatoire contre la Tango Shipping Co LTD domiciliée sur l’île de Malte et dirigée par Gerry Ventouris n’a pas réussi non plus à bloquer le navire. Présentée par une dizaine de compagnies d’assurances, elle a été levée en référé par le Tribunal de Commerce de Dunkerque au motif que les dettes contractées par M. Ventouris concernaient d’autres navires que le Tango D et que la Tango Shipping Co LTD ne pouvait être tenue responsable de ces créances. Les demanderesses ont été condamnées à payer 3.000 euros à M. Ventouris. Le Tango D, après avoir débarqué le sucre en Syrie est resté inactif à Eleusis à partir du 20 janvier 2000. Tous les marins africains et asiatiques ont été débarqués sans préavis. Plusieurs mois près, il a repris la mer sous le nom d’Argo Star et sous pavillon panaméen.
Par l’intermédiaire de son agent en France, un ex-inspecteur des affaires maritimes de Marseille, M. Ventouris a été par la suite et à des degrés divers impliqué dans les rachats du Junior M à Brest et des pétroliers Gatteville et Goury à Cherbourg. Avec le Byzantio, M. Ventouris touche au haut de gamme et tape dans les plus de 50.000 tonnes de fioul lourd pour la première fois ; en 1996 il gérait un vieux pétrolier de 40.000 tonnes dans les mers de Chine.
Robin des Bois souhaite que le Byzantio soit promptement déchargé à Rotterdam si ce n’est déjà fait et que dans les plus brefs délais, sous la surveillance de l’Union Européenne et du gouvernement grec, le Byzantio soit dépollué et détruit dans le chantier de démolition le plus proche. Il s’agit d’éviter au Byzantio le sort du Han, un petit céréalier accidenté acheté à Brest en décembre 2000 pour 7.600 euros par les sociétés gigognes liées à M. Ventouris. Il n’a pas été détruit ni réparé dans le port du Pirée contrairement à l’engagement donné aux autorités françaises. Sous le nom de Tom T, il navigue en Mer Noire. Il est banni dans les ports européens depuis avril 2001.
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