En Haute-Normandie, à la limite de la Picardie, les marins syriens et libanais du Khalifeh I attendent désormais une réaction de la France. Immobilisé depuis le 14 Mars 2002 au Tréport, n’ayant pas reçu de salaire ou d’avance sur salaire depuis 4 mois, trahi par son armateur anglais, l’équipage n’a d’autre ressource que d’attendre et de s’en remettre aux bonnes volontés qui commencent à s’organiser dans le port de la Manche. Le propriétaire du Khalifeh I, Richard Otley, est établi à Londres. Il est spécialisé dans le transport du bétail. Il aurait une flotte de camions, mais son unique navire est immatriculé aux Iles Tonga, un état insulaire du Pacifique. La faillite de son activité maritime ne peut donc pas avoir de répercussions financières sur ses activités terrestres.
Le ministère des Transports a annoncé au début du mois d’avril 2002 la création d’un fonds d’intervention d’urgence national doté de 305 000 euros destiné à aider financièrement les marins abandonnés dans les ports français par des armateurs irresponsables. Le gouvernement français se réserve par la suite le droit de récupérer les sommes versées aux équipages auprès des armateurs ou lors de la vente éventuelle des navires. C’est bien dans ce cadre que s’inscrivent les marins du Khalifeh I, victimes de la persistance des pavillons de complaisance au sein de l’Union Européenne, et des malveillances d’un armateur anglais spécialisé dans le transport de moutons entre le Royaume-Uni et les pays riverains de la Mer du Nord.
Le syndicat CGT des marins de Brest, particulièrement impliqué depuis de longues années dans l’assistance aux marins abandonnés et l’association Robin des Bois demandent solennellement aux autorités françaises de verser l’intégralité de leur salaire à tous les marins, dans la dignité, sans marchandage, et sans délais.
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