Communiqué GEIDE post-catastrophe et Robin des Bois
Nul ne peut être rendu responsable du déclenchement et des conséquences des tremblements de terre de magnitude importante. Pour les feux de forêt, c’est une autre histoire. Seule la foudre échappe à la responsabilité humaine et dans plus de 9 cas sur 10, l’Homme est à l’origine des feux de forêt.
Les barbecues, les réchauds à gaz, les cigarettes, les incursions en moto, en quad ou autres engins à moteur à explosion, les feux de camp, les feux d’artifice, les déchets combustibles sont autant de risques de départ de feu dans un milieu naturel vulnérable aux incendies. Une étincelle peut embraser des milliers d’hectares et un petit départ de feu peut, en quelques secondes, devenir incontrôlable.
Les négligences banales du quotidien ont dans ce domaine des conséquences dramatiques, multiples et parfois insoupçonnées :
– des pertes humaines parmi les soldats du feu, les pompiers du ciel et les personnes riveraines ou de passage piégées par la chaleur, les flammes et les fumées.
– la dégradation de l’état sanitaire des populations par l’inhalation des particules fines transportées par les fumées. Les incendies de forêt libèrent en concentrations importantes des gaz et des composés toxiques comme le mercure et les dioxines. Les fumées des parcelles agricoles et viticoles en lisière de forêt transportent des Polluants Organiques Persistants issus de la combustion des pesticides. Si les feux de forêts périurbaines atteignent des lotissements ou des entrepôts, les fumées transportent des polluants domestiques et industriels et sont susceptibles de contaminer les productions agricoles. Les particules fines en suspension dans l’air pénètrent dans les poumons et sont nuisibles pour la santé. Dans un premier temps, les fumées déclenchent des écoulements nasaux et lacrymaux, des irritations de la gorge et des sinus ainsi que des maux de tête. Dans un deuxième temps, elles favorisent l’apparition ou la résurgence, chez les personnes sensibles, de la toux, de l’asthme, de bronchites, d’allergies et de difficultés respiratoires et l’aggravation des pathologies pulmonaires et cardiaques. Les populations les plus vulnérables sont les enfants, les personnes âgées, les femmes enceintes, les fumeurs, les sujets prédisposés aux maladies cardiaques et pulmonaires, les sportifs, les randonneurs et les travailleurs de plein air. Ces complications sanitaires ne sont pas suffisamment expliquées ni prises en compte par les organismes référents en Europe et notamment dans le bassin méditerranéen.
– oiseaux de nuit, passereaux, chauves-souris, mulots, tortues, salamandres, insectes, couleuvres, lézards et autres animaux arboricoles meurent par milliers. Le feu de forêt ne fait pas le tri et fait preuve de cruauté. Les centres hippiques sont très exposés.
– les cendres, dans ces circonstances périurbaines, se chargent en poussières de plâtre, de peinture, d’amiante et d’autres matériaux et elles sont susceptibles de devenir des déchets dangereux. Elles concentrent les toxiques intégrés à la biomasse et aux biens matériels brûlés par le feu de forêt. Emportées par les pluies, elles aboutissent dans les milieux aquatiques et y introduisent des quantités importantes de métaux toxiques et de nitrates.
– le phosphate et l’azote entrant dans la composition des retardants largués par voie aérienne pour lutter contre le feu contribuent aussi à l’eutrophisation des rivières. Les retardants contenant des ferrocyanures représentent une menace pour la faune aquatique en cas de ruissellement.
– la disparition du couvert végétal fragilise la cohésion des sols et favorise l’érosion. Plusieurs mois et années après les feux de forêt, les coulées de boue et les glissements de terrain deviennent un risque majeur après les orages et les fortes pluies. Les incendies de forêt sur les versants des collines et des montagnes ont les mêmes effets que la déforestation.
– les feux de forêt déclenchent des accidents en cascade, chute de lignes et rupture de l’alimentation en électricité, incendie de transformateurs, explosion de munitions de guerre abandonnées, rupture de gazoducs ou d’oléoducs, incendie de décharges sauvages.
Le risque feu de forêt concerne officiellement 6 000 communes en France et en Corse, soit une commune sur six. La plupart de ces communes se situent dans la moitié sud du territoire mais les feux de forêts gagnent du terrain dans le Centre, en Poitou-Charentes, dans les Pays-de-la-Loire, en Bretagne et en Ile-de-France. De plus, les feux de forêt ne se déclenchent pas seulement en été. Un tiers d’entre eux se déclenchent en automne, en hiver et au printemps.
En conséquence, un comportement réfléchi, maîtrisé, partagé et pédagogique s’impose à tous dans la diversité des milieux forestiers, landes, garrigues, tourbières, maquis, bois et forêts.
De nombreuses sources d’information existent sur le risque feu de forêt.
Le site prim.net présente les différents risques auxquels votre commune de résidence ou de passage est soumise et notamment le risque feu de forêt.
L’Entente pour la forêt méditerranéenne, l’Etat, le Conservatoire de la Forêt Méditerranéenne, l’Office de l’Environnement de la Corse, la région Languedoc-Roussillon, la région Provence-Alpes-Côte d’Azur rassemblent des informations préventives. On trouve sur ce site des vidéos, des consignes, des contacts…
La base Prométhée est une base de données sur les feux de forêt en région méditerranéenne. Elle rassemble des documents ainsi que des statistiques et bilans des feux depuis 1973.
Cette page du site gouvernemental réunit des informations sur le risque feu de forêt, présentation du risque, actualités, conseils…
Le site du Service Départemental d’Incendie et de Secours (SDIS) de votre département. Exemple : SDIS13.
L’agence américaine Federal Emergency Management Agency (FEMA) accompagne la population pour se préparer au risque feu de forêt.
La National Interagency Fire Center, une autre agence américaine, présente les différentes consignes à suivre pour se protéger d’un incendie.
Le GEIDE post-catastrophe publiera en septembre 2012 des fiches sur la prévention, la gestion et le suivi du risque feu de forêt sur le modèle des fiches inondation publiées en juin 2012 et disponibles sur :
https://robindesbois.org/dechets_post_cata/dechets_post_cata.html
http://www.fnade.org/sites/fnade/article/article.php/article/geide_1
http://www.fnsa-vanid.org/
https://geide.asso.fr/inondations/
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