Malgré les requêtes de la C.F.D.T., des Verts et des principales associations de protection de l’environnement (Robin des Bois, Amis de la Terre, Greenpeace), les ministres de l’Industrie et de l’Environnement viennent d’autoriser la construction à Marcoule de l’usine MELOX.
Cette unité fabriquera du MOX, combustible nucléaire à base d’uranium auquel sera incorporé du plutonium. E.D.F. elle-même reconnaît que la seule justification au MOX est l’image de marque de l’industrie nucléaire française et son souci de sauvegarder les apparences de la cohérence. Il s’agit en effet d’utiliser le plutonium extrait à grands frais et à grands risques des combustibles irradiés retraités à l’usine de La Hague, la “presqu’île nucléaire” de la France et du monde. Le plutonium de La Hague, dont le stockage coûte 12 francs le gramme par an et dont la dose létale est d’1 microgramme, n’a plus d’exutoire depuis que la filière à neutrons rapides (surgénérateur) se condamne d’elle-même à l’échec.
C’est donc pour sauver l’usine de La Hague que le MOX a été inventé.
Tout en reconnaissant qu’il n’y a pas actuellement de solution au problème posé par les déchets nucléaires, le gouvernement fait un nouveau pas dans la fuite en avant : les déchets générés par le MOX sont plus radiotoxiques que les déchets “classiques”.
Avant, on disait qu’on ne devait pas laisser aux générations futures de cadeaux empoisonnés, maintenant on prétend qu’il faut laisser aux générations futures le soin de trouver les solutions techniques à des problèmes aujourd’hui non maîtrisés. Ceux qui s’engagent dans le nucléaire ont une curieuse notion du partage des responsabilités.
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