Robin des Bois demande une enquête sur la prise de décision concernant le tractage de l’épave du Ievoli Sun entre le nord de l’île de Batz et le port de Cherbourg où aucune opération préparatoire à son arrivée n’a été effectuée dans la nuit du 30 au 31 octobre 2000 et où aucune capacité de pompage ou de stockage du styrène, de l’alcool isopropylique et du méthyl-éthyl-cétone n’était disponible.
La question est de savoir à la suite de quels atermoiements ou pressions contradictoires le Ievoli Sun n’a pas été remorqué vers un abri ou une plage d’échouage le plus proche possible de l’endroit où il a lancé un S.O.S (nord de l’île de Batz). Il y aurait été possible avec un minimum de risques et de coût financier de mettre en sécurité le navire puis de procéder au pompage hiérarchisé des citernes.
Le pompage du styrène, et le relargage “contrôlé” des deux autres produits, tel qu’il devrait être annoncé cet après-midi par le Ministère des Transports, présente des risques pour l’environnement et des incertitudes dans la planification des opérations, ainsi que dans l’évaluation des volumes à pomper. L’état du styrène, 5 mois après le naufrage et alors que l’inhibiteur de polymérisation n’est théoriquement plus actif au bout de 7 mois, constitue un autre gros point d’interrogation. La proximité des talus de la fosse des Casquets où ont été immergées des munitions de la première guerre mondiale complique l’intervention. En cas d’explosion sur le chantier du Ievoli Sun, les risques de “sympathie” avec les munitions immergées ne peuvent pas être exclus.
Pour soutenir le plan Polmar en vigueur dans le département de la Manche depuis début novembre, 2500 m de barrages flottants et de matériels complémentaires ont été dépêchés sur place depuis la Vendée, le Havre, Brest et Dunkerque. La façade atlantique dans son ensemble se trouve aujourd’hui démunie de moyens d’intervention en cas de déclenchement du plan Polmar Terre.
Tous ces problèmes auraient pu être évités si la stratégie du remorquage du Ievoli Sun telle qu’elle a été imposée aux sauveteurs de l‘Abeille Flandres avait tenu seulement compte des critères techniques et maritimes, sans subir les pressions des élus politiques ou les divergences des Ministères.
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