Lors du Conseil Arctique qui s’est tenu à Kiruna en Suède le 15 mai 2013, la candidature de l’Union Européenne au statut d’observateur a été conditionnée à un accord concernant l’importation commerciale des peaux de phoques. D’un côté l’Union Européenne a interdit le commerce des produits du phoque depuis 2009 et de l’autre les populations Inuit du Canada mettent en avant que le commerce des peaux et autres produits dérivés du phoque est pour eux une source importante et traditionnelle de revenus. Il est notable que durant la dernière session plénière de la CITES (1), l’Union Européenne et les Etats-membres n’ont pas soutenu la proposition des Etats-Unis d’inscrire l’ours polaire à l’Annexe I (interdiction du commerce international). Il a été suggéré que cette position était motivée par des considérations diplomatiques ; en fait, la chasse et le commerce des ours polaires sont aussi invoqués comme des revenus pour les populations Inuit du Canada. La biodiversité a été prise en otage négociable en échange de l’admission de l’Union Européenne au Conseil Arctique. Il est également possible que ce gel de la candidature de l’Union Européenne soit dû à ses demandes de renforcement des mesures de protection de l’océan Arctique.
Au sein du Conseil Arctique, les motivations économiques semblent être prioritaires. Des pays asiatiques, la Chine, le Japon, la République de Corée et Singapour ont tous été admis comme observateurs au Conseil Arctique sans aucune réserve. L’Italie est également accueillie dans le forum ce qui n’est pas surprenant car la compagnie italienne ENI va lancer cet été dans le grand Nord des campagnes de prospection sismique. La France est observatrice au Conseil Arctique depuis 2000.
Enfin, alors que les activités de transport, de pêche, de tourisme et d’exploration et exploitation pétrolière et gazière s’envolent, le Conseil Arctique a seulement décidé d’examiner la mise en place d’une unité opérationnelle de prévention des marées noires. Les discussions sur cette task force se poursuivront lors de la prochaine réunion en 2015. Ce rythme n’est pas synchrone avec la vitesse de l’industrialisation de l’Arctique ni en phase avec les positions de l’Union Européenne.
(1) Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction.
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