Communiqué n°1 – ouverture
66ème CBI – Commission Baleinière Internationale |
Ouverture
Sur la table des 88 pays-membres, pas de viande de baleine, mais plusieurs sujets importants pour leur avenir, l’avenir de l’ordre des cétacés et celui de la Commission elle-même.
Sanctuaire
Les sanctuaires sont des zones géographiquement délimitées de l’océan mondial où la chasse commerciale aux baleines est interdite et le restera même si l’interdiction de la chasse commerciale entrée en vigueur en 1986 est un jour levée. Le sanctuaire de l’océan Indien a été établi en 1979 sur proposition des Seychelles. Le sanctuaire de l’océan austral (Antarctique) a été adopté en 1994. Cependant, dans l’état actuel du texte fondateur de la CBI, des États-membres peuvent en contradiction avec l’éthique et l’objectif des sanctuaires, y mener une chasse à visée scientifique avec des moyens létaux.
– Le sanctuaire de l’Atlantique Sud proposé par l’Argentine, le Brésil, l’Uruguay, le Gabon et l’Afrique du Sud requiert le vote favorable de ¾ des pays votants. Le projet est contesté depuis 16 ans par les pays chasseurs, les pays consommateurs et les pays faisant des baleines un des éléments existants ou futurs de la sécurité alimentaire de l’humanité. L’objectif du sanctuaire est de mieux connaître les populations espèce par espèce, de les maintenir ou de les développer, de protéger les aires d’alimentation, de reproduction, les couloirs de migration et d’accroître les connaissances sans avoir recours à des méthodes létales. Le sanctuaire de l’Atlantique Sud assurerait une continuité avec le sanctuaire de l’océan austral.
Résolutions
Les résolutions doivent être adoptées à la majorité simple. Elles ne sont pas contraignantes mais elles orientent les travaux du secrétariat de la Commission, du Comité Scientifique et de tous les pays-membres dans une direction commune. Le texte initial des projets de résolution peut être amendé avant le vote.
– Projet de résolution sur l’amélioration du processus d’examen de la chasse à la baleine au titre de permis spéciaux présenté par l’Australie et la Nouvelle Zélande. Depuis l’entrée en vigueur de l’interdiction de la chasse commerciale aux baleines il y a 30 ans, plus de 15.000 d’entre elles ont été tuées par la flotte baleinière japonaise sous le couvert de permis spéciaux plus connus sous le nom de permis scientifiques. La résolution entend réformer au sein de la CBI les modalités d’examen et d’attribution des permis spéciaux en s’appuyant notamment sur l’arrêt rendu par Cour Internationale de Justice le 31 mars 2014 concernant la chasse en Antarctique.
– Projet de résolution sur les services rendus par les cétacés aux écosystèmes marins présenté par le Chili. Les cétacés tout au long de leur cycle de vie contribuent par leurs comportements, leurs rejets, leurs migrations, leurs décompositions à enrichir la productivité globale des océans (1).
– Projet de résolution sur la Convention de Minamata présenté par l’Uruguay, le Brésil et la Colombie. Adoptée le 10 octobre 2013 au Japon, la Convention de Minamata a pour but de protéger la santé humaine et l’environnement des émissions et rejets anthropiques de mercure et de composés de mercure. La résolution souhaite que le Comité Scientifique de la CBI présente à la prochaine session un bilan des connaissances sur la présence de polluants persistants et notamment du mercure dans les cétacés de l’océan mondial. La résolution appelle aussi à répertorier les régions où la suspension des captures destinées à la consommation humaine doit être recommandée à cause des teneurs en mercure et autres polluants persistants. Dans son préambule, le projet de résolution souligne que les pays qui ont signé ou ratifié la Convention de Minamata sont pour la quasi totalité membres de la CBI. La dite convention évoque la baie de Minamata sinistrée par des rejets industriels de mercure entre 1932 et 1966.
Voir aussi
Le numéro spécial Hors Série de “A la Trace” diffusé à l’occasion de la 66ème CBI, octobre 2016 (pdf 10 pages – 2 Mo)
* * * *
(1) A lire: De l’utilité des baleines – avril 2010 (pdf 20 pages 1 Mo)
Les poissons mangent les baleines, 12 juillet 2011
Imprimer cet article