En France, seules des pollutions “d’ampleur exceptionnelle” sont susceptibles de déclencher les plans et les fonds Polmar. C’est du moins ce que souligne sans autre développement l’instruction du 4 mars 2002 relative à la lutte contre les pollutions du milieu marin. Les associations de protection de l’environnement, dont certaines ont joué un rôle important et positif dans la gestion de la marée noire de l’Erika n’ont pas été invitées à participer à la préparation confidentielle et interministérielle de cette instruction. Elles auraient pu contribuer à définir les échelles de gravité des marées noires ou de produits chimiques.
Indiscutablement, la pollution issue de l’accident du Prestige et de ses épaves est d’une ampleur exceptionnelle. Elle touche 4 régions, elle se prolongera au moins sur 4 saisons, elle est désormais inattaquable par les moyens nautiques de Polmar Mer et les dispositifs avancés de Polmar Terre, comme les barrages antipollution ou les systèmes d’écrémage.
Le réchauffement des eaux marines dilate les hydrocarbures immergés, améliore leur flottabilité et les remet en circulation. Tout ce qui était piégé sur les fonds va avoir une tendance physique à remonter. La source du Prestige n’est pas tarie.
Jamais en France un tel linéaire côtier n’a été impacté par un hydrocarbure aussi toxique pendant aussi longtemps. La pollution, sous forme de boulettes, de galettes, de paillettes est particulièrement insidieuse et bio-disponible pour la faune marine ou les enfants sur les plages.
La situation est d’autant plus préoccupante que le littoral et les stations balnéaires s’apprêtent à accueillir des millions de baigneurs, touristes et usagers divers. La côte atlantique a besoin d’une coordination générale préventive dans le domaine de l’information pratique et sanitaire, technique et financière dans le domaine de la collecte du stockage et de l’élimination des déchets.
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