D’après des informations recueillies sur place à la fin de la semaine dernière et confirmées aujourd’hui par la DRIRE (Direction Régionale de l’Industrie, de la Recherche et de l’Environnement) des Pays de Loire, il s’avère qu’environ 3.000* tonnes de déchets sableux souillés aux hydrocarbures de l’Amoco Cadiz sont stockés sur une parcelle du Port Autonome de Nantes-Saint-Nazaire. Ce stockage a été autorisé à titre provisoire par arrêté préfectoral signé en 1978. Ces déchets sont censés ne pas contenir plus de 5% d’hydrocarbures, la surveillance par piezomètres effectuée jusqu’en 1988 n’a pas révélé de pollution des eaux souterraines, selon les autorités.
Ces 3.000 tonnes sont issues d’un lot total de 21.000 tonnes de déchets de l’Amoco Cadiz traitées en 1978 et 1979 dans la station de déballastage de la forme Joubert à Saint-Nazaire. Mélangés à de la chaux par la DDE (Direction Départementale de l’Équipement) de Loire Atlantique, ils ont été en partie réutilisés en remblais et sous-couche routière dans le département de Loire Atlantique et dans l’emprise du Port Autonome.
Le stockage de ces déchets résiduels est situé en bord de Loire à environ 800 mètres du nouveau site lourd pour les déchets de l’Erika qui, d’une capacité globale de 50.000 m3, est en cours de finalisation sur l’emprise d’un ancien périmètre de bacs de stockage ayant appartenu à Total. Désaffecté il y a environ 6 ans, ce périmètre n’a pas subi de décontamination.
La multiplicité des sites “temporaires” non inventoriés et déterrés par Robin des Bois démontre l’absence de politique nationale de gestion des sites pollués suite aux accidents de transports maritimes et fait craindre que l’oubli soit considéré comme la gestion la plus appropriée par les pouvoirs publics.
* note 02.2000: il s’agit en fait d’environ 6.000 tonnes.
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