31 ans et 20 ans après les naufrages du Torrey Canyon (18 mars 1967) sur les côtes de la Manche et de l’Amoco Cadiz (10 mars 1978) sur les côtes bretonnes, des résidus pétroliers issus du ramassage des hydrocarbures sur le littoral constituent aujourd’hui encore des menaces pour l’environnement.
Plusieurs milliers de tonnes confinées dans 5 cuves fuyardes implantées dans le port de la Rochelle constituent un “point noir” répertorié dans le dernier recensement national des sites et sols pollués. Ils proviennent du naufrage de l’Amoco Cadiz, de même que les résidus stockés dans une lagune de produits de déballastage appartenant à la Compagnie Française des Asphaltes dans le port de Brest. Le mauvais état de la membrane plastique d’étanchéité du bassin contribue à la migration des hydrocarbures et à la dégradation de la qualité des eaux et des sédiments de la rade de Brest.
Pour le Torrey Canyon, outre les carrières et fosses autour de St Brieuc qui ont été utilisées d’urgence pour stocker les résidus de marée noire, c’est l’Île de France qui est touchée.
A Pierrefitte, en Seine Saint Denis sur un ancien terrain militaire, des déchets du Torrey Canyon ont été retrouvés par la société Géoclean (voir le Parisien du 5 Mars 1997) mandatée par le maire de la commune pour réaliser un diagnostic des pollutions éventuelles. La ville de Pierrefitte devait acheter ce terrain pour 12 millions de francs. L’armée appelée à la rescousse pour éponger la marée noire du Torrey Canyon a finalement dégazé et rincé plusieurs de ses wagons sur la zone de triage de son site de Pierrefitte.
Ces deux rebondissements de naufrages historiques démontrent la faiblesse chronique des moyens de secours et de résorption des marées noires en France et en Europe et le manque de sérieux de la politique française dans le domaine de la réhabilitation des sites pollués.
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