Les Cellatex ont fait des émules. Ils ont fait aussi leur chemin. Désormais, ouvriers et ouvrières manipulent les matières dangereuses et font des chantages au bord des rivières. La Chiers dans les Ardennes et en Meurthe-et-Moselle, avec Cellatex et Daewoo, la Deûle dans le Nord, avec Metaleurop et Coventry, sont les plus touchées.
La Moselle est aussi sous le feu des projecteurs sociaux. Les rivières et plans d’eau des Vosges sont déjà pollués par des déversements plus ou moins accidentels d’hydrocarbures, de teintures, de produits de traitement du bois, de déchets agricoles générés par de mauvaises pratiques et un mauvais état général du tissu industriel. Après les tissages de Ramonchamp, cet été, c’est aujourd’hui la Blanchisserie et Teinturerie de Thaon-les-Vosges, qui menace l’affluent du Rhin.
En un peu plus de 10 ans, le bassin textile vosgien dont l’implantation est historique et culturelle a perdu 6 à 7000 emplois. Concrètement rien n’est fait, au titre du dialogue, de la recherche et de l’aide financière publique, pour enrayer le déclin et redonner confiance aux personnels et aux investisseurs. “ L’arme chimique ” telle que la désigne la CGT départementale d’Epinal est une arme de destruction massive. Même si elle n’est pas finalement employée, elle sème la contagion et incite à la surenchère. Cette nouvelle pratique de violence non-gratuite -l’objectif est d’arrondir les primes de licenciement- est un risque industriel. Les syndicats qui sont très favorables au renforcement des dispositifs de prévention et de maîtrise des risques dans les usines et les stockages doivent en prendre conscience et agir en conséquence. Les batailles syndicales qui prennent l’environnement en otage sont toujours des défaites, même si elles sont filmées et reprises en chœur médiatiques sur les air de “ pollution du désespoir ”, “ d’automutilation ” ou de “ conflit d’avant-garde ”, autant de refrains entamés par la presse nationale à Givet en été 2000, dans le fief de Cellatex.
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