Après l’action d’écoterrorisme des salariés de l’usine Cellatex à Givet, qui ont déversé 6000 litres d’acide sulfurique le 17 juillet 2000 dans un petit affluent de la Meuse, la direction et les syndicats de l’usine de la Société Nationale des Poudres et Explosifs (SNPE) à Sorgues relancent le chantage.
Le relargage dans le Rhône de 50 tonnes d’acide sulfurique et de 9 tonnes d’acide nitrique a été exigé en échange du maintien des emplois dans deux ateliers arrêtés après l’explosion le 7 juillet d’une unité de traitement des vieux acides. La Préfecture du Vaucluse, les ministères de l’Industrie et de l’Environnement se sont inclinés le 4 août. Les Verts se taisent.
La vétusté de nombreux ateliers de l’usine, l’utilisation massive d’acides qui corrodent les installations, provoquent de multiples fuites de liquides, de gaz, et des explosions qui ponctuent l’activité du site. Quinze jours avant l’explosion des colonnes de régénération des acides issus de l’atelier 355, une fuite d’ethyl-exanol avait provoqué de violentes irritations des yeux et des voies respiratoires chez quatre employés d’une usine riveraine.
La longue chronique des fuites et des accidents à l’usine SNPE de Sorgues compte aussi la pollution de la nappe phréatique d’accompagnement du Rhône par des composants de pesticides, qui la rendent impropre à toute consommation. Les mesures de “dépollution” engagées cette année ( 7 ans après la découverte des faits ) consistent en un pompage des eaux polluées, leur utilisation industrielle dans l’usine, et leur rejet dans le Rhône sans autre forme de traitement.
Les tolérances multiples dont bénéficie la SNPE de la part des administrations de contrôle sont une incitation aux solutions de bricolage à moindre coût.
Robin des Bois demande aux ministères de l’Industrie et de l’Environnement d’imposer à la SNPE une remise à niveau de l’ensemble des installations de Sorgues, la dépollution des sols et des sous-sols du site, ainsi qu’un arrêt du rejet des effluents bruts dans le Rhône.
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