Robin des Bois publie la nouvelle édition de l’inventaire des sites terrestres pollués aux PCB. Cet outil est utile. Il permet aux riverains et aux élus de s’informer et aux services de l’Etat d’intégrer dans la banque de donnée BASOL des sites qui n’étaient pas jusqu’à lors catalogués comme pollués aux PCB. Il est illustré par de nombreuses archives iconographiques.
Le 1er inventaire publié en mai 2008 faisait état de 361 sites. Cette nouvelle version en compte 404.
La propagation se confirme. Les PCB sortent des parcelles initialement polluées, se répandent dans les caniveaux, contaminent les sédiments des ruisseaux et se concentrent dans les vases des cours d’eau et des estuaires puis dans les chaînes alimentaires aquatiques et marines. Il y a à ce sujet une divergence entre le Ministère de l’Ecologie et Robin des Bois. Le premier dit que le traitement à grande échelle des sédiments contaminés n’est pas possible et ne fait rien, le second prétend qu’à petite échelle, pour les lots les plus contaminés, le traitement est urgent et possible.
Deux nouveaux sites ouvrent la voie à une filière de contamination. Courtage Négoce International (77) a démantelé des lots de transformateurs électriques suspects. Après une vidange sommaire et un découpage au chalumeau sur terre battue, le cuivre a été envoyé pour deuxième fusion dans des fonderies et les huiles dirigées vers Spirel (60) régénérateur d’huile et fabricant de graisses et lubrifiants à usage industriel. Depuis des lustres, cette trinité – ferrailleur, métallurgie, recyclage des huiles usagées – permet aux PCB d’emprunter les chemins de traverse et de s’échapper des filières d’élimination. Un des exemples représentatifs de cette carence est le site pollué de Dieulouard (54) – voir la fiche BASOL du site.
Une nouvelle tendance consiste dans le cadre de la politique de relance de l’économie nationale à « revitaliser » des friches industrielles urbaines en affaiblissant les niveaux d’exigence environnementale et sanitaire. C’est ainsi que dans la lugubre friche de la SNCF de Drancy (93) les remblais contaminés aux PCB resteront sur place pour des raisons avouées d’économie.
Au début du 20ème siècle, les PCB étaient considérés comme un produit miracle et polyvalent. Cent ans plus tard les PCB se comportent en déchet infernal qui s’insinue partout même dans les sardines dont le régime alimentaire est fondé sur le plancton.
Toujours à la poursuite des PCB, Robin des Bois a porté plainte contre X devant les Tribunaux de Grande Instance de Paris, Rouen, Le Havre, et Lille, Valenciennes, Douai, Béthune pour pollution des eaux douces et salées et mise en danger de la vie d’autrui. En effet, Paris et les départements du nord de la France sont cernés par des sites pollués aux PCB et les activités de pêche n’y sont pas encore interdites, tant sur la Seine que sur les 680 km de canaux et de rivières du Nord et du Pas-de-Calais.
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