Télévision qui brûle, Lagos, Nigeria. © Basel Action Network
Face à la grogne des vendeurs d’Equipements Electriques et Electroniques (EEE), appelés à devenir au bout de quelques mois ou années d’utilisation des DEEE (Déchets d’Equipements Electriques et Electroniques) et aux critiques de certaines organisations de consommateurs, l’association Robin des Bois membre de la Commission DEEE en même temps que France Nature Environnement et les Amis de la Terre tient à rappeler les recommandations et faits suivants.
-Les vendeurs de EEE et en particulier la grande distribution a tout fait au sein de cette Commission pour retarder au moins jusqu’au printemps prochain l’entrée en application en France de la collecte sélective des DEEE. A quelques exceptions près comme Darty, les vendeurs de EEE souhaitaient en particulier échapper à cet embarras pour les périodes de fin d’année où 30 à 40 % du marché annuel de ce type d’équipements est réalisé.
-Les DEEE, qu’ils soient réfrigérateurs, téléviseurs, ordinateurs, radiateurs, téléphones mobiles ou jouets made in Asia contiennent des substances dangereuses intégrées ou incorporées comme les piles ou batteries.
-L’incinération, l’enfouissement, l’abandon des DEEE constituent une source majeure, émergente et intarissable de contamination des compartiments atmosphérique, terrestre et aquatique.
-Les consommateurs sont désormais en droit d’exiger que l’identification, la localisation, les quantités voire les risques et l’utilité de ces matières toxiques leur soient communiqués.
-Les DEEE doivent avant le recyclage par découpage, compressage ou broyage subir une extraction des matières dangereuses qui seront ensuite confinées et correctement éliminées et dont voici la liste non exhaustive : terres rares radioactives, plomb, étain, cuivre, cadmium, dérivés de brome et d’arsenic, PCB, phosphore, matières plastiques, gaz à effet de serre.
-Les éco organismes agréés par le MEDD après l’avis de la Commission DEEE doivent veiller à ce que les DEEE parcourent un minimum de kilomètres pour être traités ou recyclés.
-Le réemploi après réparation par des organismes d’insertion ou d’économie solidaire comme Emmaüs et la Fédération Anvie par ailleurs membres de la Commission DEEE est une voie privilégiée.
-Grâce au travail de la Commission et aux engagements que les éco organismes ont été amenés à prendre, l’exportation des DEEE depuis la France vers les pays d’Afrique (cf photos) ou autres pays sans filière de recyclage et de réparation proportionnée au flux potentiel de DEEE est légalement inenvisageable sauf si les équipements ont été remis en état de marche, ont été transportés avec les précautions d’usage (cf photo) et sont accompagnés d’un certificat spécifique de garantie de fonctionnement tels que ceux qui seront délivrés en France par Emmaüs et Anvie.
-Tous les détenteurs de déchets qui ramènent des DEEE dans les espaces dédiés et les endroits autorisés sont priés de le faire en conformité avec les règles élémentaires d’hygiène et de considération envers les repreneurs. Il est notable que les réfrigérateurs sont souvent abandonnés dans des conditions déplorables d’hygiène et que les aspirateurs dont les citoyens se défont sont pleins d’un sac à poussière surbourré.
-En France, les services de l’Etat, les associations de protection de l’environnement, les riverains, toutes les personnes intéressées doivent surveiller et signaler les accumulations et stocks de DEEE (cf photo) ainsi que les incendies suspects. Il s’agit en effet d’éviter pour cette filière primordiale les ratés ou scandales qui ponctuent la filière de récupération des piles (cf photo).
Surstockage de tubes cathodiques, Issé France. © Robin des Bois
DEEE, marché Alaba, Lagos, Nigeria. © Basel Action Network
Déchargement de télévisions et de moniteurs depuis un conteneur. © Basel Action Network
Fût de piles ” à recycler “, Falaise France . © Robin des Bois
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