Oui, dans la phase d’urgence 9.300 tonnes de terres polluées par les déchets du Probo Koala ont été récupérées par le groupe français Trédi entre septembre et décembre 2006 puis incinérées dans l’usine spécialisée de Salaise dans la vallée du Rhône.
Mais malgré l’accord passé en février 2007 entre l’Etat ivoirien et l’affréteur du Probo Koala s’engageant à payer les frais de dépollution, la deuxième phase de retour à la normale est restée en rade d’Abidjan. Il reste environ 3.000 tonnes de terres polluées.
A partir de septembre 2007, une dépollution complémentaire des sites pollués résiduels a été entamée par la société d’origine canadienne Biogénie choisie par l’Etat ivoirien. Biogénie comme son nom l’indique est spécialisée dans le traitement biologique par bactéries des terres polluées. Les limites de ce procédé sont bien connues et par sa lenteur il n’est pas adapté à la situation de la métropole ivoirienne. D’ailleurs, des déchets résiduels sont entassés dans des big-bags empilés à ciel ouvert et protégés du sol perméable par des palettes de bois disloquées. Le traitement biologique n’est pas appliqué. La solution d’attente s’éternise, attise les inquiétudes à Djibi et dans les villages périphériques d’Abidjan où se pratiquent la culture maraichère, la culture du maïs et la pêche en étangs.
La résolution commune du Parlement européen en date du 24 octobre 2006 invitant la Commission et les Pays-Bas dont l’implication n’est pas douteuse dans cette affaire à veiller à l’élimination totale de la contamination environnementale est elle aussi restée lettre morte.
Il y a 3 ans débutait à 13h30 sur le quai pétrolier du port d’Abidjan, capitale économique de la Côte d’Ivoire, le pompage de 500 m3 de déchets liquides toxiques et nauséabonds depuis le navire Probo Koala. C’était le commencement du plus retentissant et énigmatique scandale d’exportation en Afrique de déchets d’origine européenne. Un mois plus tôt, le port d’Amsterdam et les autorités environnementales des Pays-Bas ont accepté que ces mêmes déchets qui avaient commencé à être débarqués soient rechargés sur le Probo Koala faute d’un accord financier entre l’affréteur et la société désignée pour le traitement. Ce différend s’expliquait par la nature spéciale des déchets qui ne correspondaient pas à la description technique préliminaire adressée par le navire à l’industriel. Des odeurs suspectes avaient mis en alerte la communauté portuaire d’Amsterdam. En Côte d’Ivoire, la dispersion sauvage de la totalité des déchets est suspectée d’avoir provoqué 16 décès et des milliers de troubles respiratoires et cutanés. Un vent de panique et d’insalubrité s’est abattu sur la ville. |
Voir la page Probo Koala sur le site internet de Robin des Bois
Imprimer cet article