Depuis quelques mois, Fayence, (du latin Faventia : lieux agréables) est envahie par une décharge sauvage proliférante, plus que désagréable, dangereuse pour l’environnement, pour la Camandre, une rivière torrentielle en épisode d’orages qui alimente le lac de Saint-Cassien, réserve d’eau des villes de Fréjus et Saint-Raphaël. Des batteries, des monstres (frigo, electro-ménager), des plastiques, des bois, des gravats, des terres, des emballages, des déchets d’amiante, des pots de peinture, sont déversés par camions entiers, par des artisans, ou des particuliers. Aucune autorité préfectorale ou municipale, aucun service de l’Etat ne semble avoir délivré d’autorisation. Aucun contrôle de pesée, et de la nature des déchets n’est effectué à l’entrée.
Une aubaine et une bonne nouvelle qui par le bouche à oreilles se diffuse à la vitesse grand V dans ce département du Var confronté à de graves problèmes de gestion des déchets de démolition et du bâtiment.
Les riverains sont à juste titre inquiets de la modification géologique et hydraulique des lieux. Ils craignent une aggravations des inondations.
Nous demandons donc à la mairie de Fayence d’interdire l’exploitation de ce dépotoir, d’en empêcher l’accès, à la DDE (Direction Départementale de l’Equipement) de faire une étude sur la stabilité du massif de déchets et ses effets sur le régime de la Camandre, à la DDASS et à la DRIRE de diligenter une campagne d’investigations et de prélèvements en vue de déterminer l’impact des déchets sur la qualité des sols et des eaux, et à la préfecture et au Conseil Régional de répondre aux appels et aux courriers des riverains.
Le maire de Fayence se dit impuissant en la matière mais ne l’écrit pas. Pourtant, il peut interdire l’accès, réunir de toute urgence le conseil municipal et faire voter l’interdiction de tout dépôt de déchets sur les berges de la Camandre. Ce dépotoir fonctionne sous le couvert des décharges dites de classe III, théoriquement réservées aux déchets inertes non susceptibles de générer des pollutions, non combustibles, non dégradables. C’est pourquoi le scandale de Fayence fait l’objet d’une communication spéciale de Robin des Bois au Ministère de l’Ecologie. Les classes III sont en effet systématiquement détournées sur l’ensemble du territoire, et dans le Var en particulier. Quand des investigations sont menées, elles révèlent souvent dans les eaux superficielles et souterraines et dans les sous-sols, des pollutions importantes en plomb, et autres métaux lourds, en hydrocarbures, en phénol.
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