Des centrales nucléaires flottantes à travers le monde

10 sept. 2010

La première centrale nucléaire flottante russe a été lancée fin juin 2010 (photo n°1) et ses deux réacteurs d’une capacité de 35 MW x 2 seront installés avant 2012 selon les autorités russes. Des retards sont toutefois possibles. Cette nouvelle activité nucléaire est inquiétante, en particulier parce que la gestion des déchets radioactifs des brise-glace et sous-marins nucléaires russes reste non résolue de même que leur démantèlement en fin de vie.

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Le lancement de l’Akademik Lomonosov © RIA Novosti Alexei Danichev

La première centrale nucléaire flottante Akademik Lomonosov sera déployée dans la péninsule du Kamtchatka dans l’océan pacifique, au large de la petite ville de Vilyuchinsk. Les autres installations programmées, au nombre de huit pour le moment, seront réparties dans l’océan arctique. Elles seront reliées à des réseaux de petites communautés isolées et à des activités industrielles terrestres et off-shore. Elles seront donc utilisées pour fournir de l’énergie et pourront aussi être employées pour désaliniser jusqu’à 240.000 m3 d’eau par jour, source complémentaire de perturbation des écosystèmes marins. Des pays comme la Chine, la Malaisie, l’Indonésie, l’Algérie et l’Argentine sont intéressés par ces nouvelles applications de l’énergie nucléaire.

Les risques principaux incluent la prolifération du combustible irradié et des déchets radioactifs, le détournement de l’uranium hautement enrichi à des fins militaires, les attaques terroristes, les pollutions chroniques et accidentelles, la contamination de l’environnement marin et des chaînes alimentaires. Les accidents seront difficiles à maîtriser considérant l’insuffisance probable des moyens de sauvetage locaux. La tentation de cacher les incidents sera elle plus forte à cause de l’éloignement des régions desservies.

Le manque d’informations sur la radioactivité présente dans l’environnement marin arctique est un sujet de préoccupation majeur et il y a un besoin évident d’améliorer les évaluations. Cette nouvelle source potentielle de radioactivité dans l’environnement aquatique sera évoquée par l’association Robin des Bois à la prochaine réunion ministérielle d’OSPAR (Bergen, Norvège), convention internationale pour la protection de l’Atlantique du Nord-Est. La convention OSPAR a sous sa responsabilité une partie de l’océan arctique. La Russie n’en est pas encore signataire.

Le concept de centrale nucléaire flottante est né à la fin des années soixante aux Etats-Unis lorsqu’un Liberty ship rebaptisé Sturgis, a été équipé d’un réacteur nucléaire de 10 MW destiné à fournir de l’électricité à une base militaire américaine dans le canal de Panama.

La cuve de stockage des combustibles usés du Sturgis a été utilisée comme poubelle pour les déchets radioactifs issus de l’assainissement du navire (photo n°2).

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Photo US Army Corps

Une stratégie de désarmement du Sturgis a été développée à la fin des années soixante dix, mais le navire est toujours à l’ancre, en l’état, dans la flotte de réserve de James River en Virginie sur la côte atlantique. Le Sturgis est un exemple méconnu de la difficulté à gérer les déchets nucléaires.

Les centrales nucléaires flottantes sont une nouvelle illustration de la tendance à utiliser l’océan mondial comme une zone industrielle. Selon Robin des Bois, leur exploitation devrait être, reportée jusqu ‘à ce qu’un accord international dédié soit mis en place par l’Agence Internationale pour l’Energie Atomique, l’Organisation Maritime Internationale et les autres instances compétentes.

 

 

 

 

 

 

 

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