Depuis plusieurs mois, le site de la Direction des Applications Militaires du Commissariat à L’Energie Atomique de Vaujours dans la région parisienne est colonisé par 2 à 300 gens du voyage qui pillent les installations et emmènent au recyclage des portes blindées et des ferrailles susceptibles d’être contaminées. Entre 1955 et 1986, le site a eu pour vocation principale de mener des études de détonique dans le cadre de la mise au point des formules nucléaires de la force de dissuasion. Des expériences ont mis en œuvre de l’uranium appauvri.
En 2000, la DAM du CEA a déposé un dossier soumis à l’enquête publique en mairie de Vaujours visant à recueillir une autorisation préfectorale d’abandon du site nucléaire et de reconversion en pôle d’activité tertiaire. Dans ce dossier, des prescriptions particulières interdisaient l’usage résidentiel, les activités agricoles, la présence régulière d’enfants, l’usage d’agrément de certaines parcelles et un ensemble de servitudes était prévu pour encadrer la reconversion. Après les inquiétudes exprimées sur le registre d’enquête publique, la demande du CEA n’a pas abouti.
De l’amiante, des pollutions chimiques et pyrotechniques et des munitions non explosées sont présents dans les bâtiments de surface, les casemates et les sous-sols. Un contrôle radiologique postérieur à, l’enquête publique a mis au jour des « points singuliers » qui auraient été assainis par le CEA en 2002. Vaujours reste cependant un site dangereux sur toute son emprise de 55 hectares et au-delà si on prend en compte les puisards profonds dans lesquels les eaux de rinçage des chambres de tirs ont été déversées. Le gardiennage a cessé en avril 2009 et depuis CEA Vaujours fait l’objet d’une occupation humaine et de fouilles non contrôlées y compris dans les réseaux souterrains.
Robin des Bois demande aux maires de Vaujours et des communes voisines, au préfet de Seine-Saint-Denis, aux ministres de la Santé et de l’Ecologie de procéder de toute urgence à l’évacuation de ce site multi risques. Déjà en 2006 en Seine-Saint-Denis, des gens du voyage ont occupé pendant plusieurs mois l’ancien site d’une usine d’extraction du radium et la DDASS était intervenue pour faire cesser les risques sanitaires et reconstituer dans la mesure du possible les doses de radiations absorbées par les enfants. Cette deuxième affaire d’occupation de friches industrielles radioactives montre une fois de plus l’incapacité des autorités, des détenteurs de sites et des élus à bien gérer les sites historiques et les déchets.
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