Cuisiné par l’agence de publicité TBWA, section accompagnement des projets sensibles, un débat public sur les déchets radioactifs va s’ouvrir le 12 septembre et se clore en janvier 2006. Robin des Bois n’a pas considéré comme une priorité de s’associer aux nombreuses simulations qui ont eu lieu au printemps dans les ministères.
L’objectif semble bien d’amener le public français et ses leaders d’opinion sur les traces de Messieurs les députés Bataille (à gauche) et Birraux (à droite) qui tiennent l’affiche depuis 1990 et dont les dernières apparitions et auditions publiques datent de janvier et février 2005.
Une “autorité indépendante” est donc chargée d’orienter l’opinion sur quelques fondamentaux de la loi de 2006 sur la gestion “durable” des déchets radioactifs telle qu’elle est visionnée par l’Office Parlementaire d’Evaluation des Choix Scientifiques et Technologiques et abondamment relayée par les dossiers préparatoires du Débat Public. Nos 2 hérauts des déchets radioactifs ont déjà annoncé la couleur. Peu calés en matière de gestion des déchets, et inconscients des répercussions de leur catastrophique analyse sur la gestion des autres familles de déchets, ils ont récemment décidé que les déchets radioactifs de moyenne et de haute activité pourraient être à l’abri de la loi provisoirement entreposés pendant 200 à 300 ans. La longueur maximale d’un entreposage, c’est-à-dire d’un stockage d’attente de déchets, était jusqu’alors généralement considérée comme étant d’une trentaine d’années. Les rapporteurs dans leur dernière œuvre “une loi en 2006 sur la gestion durable des déchets radioactifs” disent une autre vérité qui avait échappé à l’ensemble des lecteurs de la loi de 1991 et des acteurs de la mission granit : il n’est pas indispensable de faire des recherches de terrains pour explorer la voie du stockage géologique. Dans cette hypothèse, il est permis de s’interroger sur la nécessité des forages à Bure dans le milieu argile.
Le délire exégétique des piliers de la loi de 1991 relative aux recherches sur la gestion des déchets radioactifs a quelques avantages politiques et financiers :
– la prise en compte des anti-nucléaires qui refusent les recherches dans les milieux géologiques par l’introduction d’un concept d’entreposage de surface d’au moins 3 siècles. De quoi voir venir et s’éteindre les palabres.
– En attendant l’an 2315, les déchets radioactifs vulnérables aux terrorismes et aux variations climatiques pourraient à peu de frais pour les générations actuelles attendre une éventuelle solution mise en œuvre par les générations futures.
Où cet entreposage aurait-il lieu ? Nos auteurs sont des concepteurs. Ils ne s’attachent qu’aux grands principes et préconisent cependant d’entreposer les déchets radioactifs existants et à venir sous une colline d’environ 1 km à 1,5 km de largeur, traversée en sa base par quelques galeries. Une si belle petite colline. A l’ouvrage “à flanc de colline”, ” nos rapporteurs”, comme ils se présentent, accolent une variante “faible profondeur” – dans leur esprit il s’agit de 5 à 10 m – qui pourrait siéger dans “différents sites nucléarisés de grande superficie comme différents centres de recherches du Commissariat à l”Energie Atomique”.
Nous demandons au gouvernement et au Commissariat à l’Energie Atomique qui est l’acteur des recherches entreposage à long terme de publier la liste des collines ou des sites pressentis, sachant que le temps presse car “nos rapporteurs” souhaitent que le site d’entreposage de déchets radioactifs soit opérationnel dans 10 ans. La viabilité et la crédibilité du parc nucléaire français et de l’EPR sont à ce prix.
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