Metaleurop a été créée en 1988 par la fusion des pôles métaux non-ferreux des sociétés française Penarroya et allemande Preussag. Glencore, l’actionnaire principal de Metaleurop, a été fondé par Marc Rich. Marc Rich est lié aux scandales et aux pollutions de Salsigne dans l’Aude.
Sur les hauteurs de Marseille (13), l’usine Metaleurop de l’Estaque spécialisée dans la fabrication de trioxyde d’arsenic devait retraiter des déchets arseniés en provenance de Salsigne. Le contrat a été signé en 2000. Mais l’usine de l’Estaque a fermé début 2001, laissant sur place 400.000 tonnes de terres polluées. Une analyse financière récente souligne les bénéfices que Metaleurop pourrait tirer de la vente du terrain si la dépollution était menée à bien. Le port de la Lave à Marseille est lourdement contaminé par l’arsenic de l’usine.
Dans l’Hérault (34), la mine de plomb et de zinc de la Rabasse, aujourd’hui noyée dans le lac d’Avène-les-Bains, a été abandonnée en 1954 par Penarroya. Plusieurs milliers de tonnes de produits et déchets arséniés ont été dispersés dans le lodévois à Ceilhes, à Rocozels et au moulin du Bosc à Lodève. Pour ce site, Metaleurop a été destinataire d’un arrêté préfectoral en avril 2002 lui imposant “la remise en état complète de l’ancien moulin”. A ce jour, Metaleurop n’a rien fait.
A Saint-Sébastien-d’Aigrefeuille (30), dans la vallée du Reigous, Metaleurop a la responsabilité d’un million de tonnes de stériles chargés de plomb, d’arsenic, de zinc et de soufre. Le massif de stériles est en zone inondable. La mine est fermée depuis 1962. D’autres mines fermées sont toujours sous la responsabilité de Metaleurop. Les principaux risques pour la sécurité et l’environnement sont l’instabilité des massifs de stériles, la contamination des eaux souterraines et des rivières, l’abandon ou l’apport de produits toxiques en vrac ou emballés, les risques de failles, et d’effondrements. Sur son site internet, Metaleurop reconnaît une “trentaine” de sites miniers qu’il s’agit de “rendre à la nature en faisant en sorte qu’ils ne créent aucun trouble pour l’environnement”. La renonciation de Metaleurop à ses sites miniers doit être accompagnée d’un Plan de Prévention des Risques Miniers élaboré en concertation avec les pouvoirs publics.
A Rieux (60), Penarroya Oxyde S.A. fabrique de l’oxyde de plomb dans ses fours, depuis 1911.
A Arnas (69), près de Villefranche-sur-Saône, la fonderie de plomb de batteries a fermé en décembre 2001 suite à la plombémie constatée sur des enfants autour de l’usine. Plusieurs pollutions par transport et remaniement des sols à forte teneur en plomb sont suspectées. Les terres exportées n’ont pas fait l’objet d’une traçabilité officielle. Subsiste sur le site une activité de regroupement et de casse de batteries.
A Auby (59), près de Douai, 30 hectares de boues de curage extraites près du point de rejet de Metaleurop Noyelles-Godault et stockées sur les berges du canal sont très gravement plombées: jusqu’à 140 g/kg!
A Fouquières-les-Lens (62), Recytech, filiale de Metaleurop, a rejeté 800 gr de dioxines entre 1993 et 1997 , soit 200 gr de plus que le rejet total consécutif à l’accident de Seveso. Le site n’est cependant pas officiellement considéré comme pollué.
La décharge d’Awoingt (59) a reçu 70.000 tonnes de scories plombeuses en provenance de Metaleurop. Des mesures de restriction de l’usage du sol sont imposées par arrêté préfectoral. La nappe d’eau sous-jacente est exposée.
A Escaudoeuvres (59), la fonderie a été fermée en 1998. Elle rejetait une tonne de plomb atmosphérique par an.
La mise en sécurité et la dépollution de tous les sites de Metaleurop constituent pour l’avenir des charges techniques et économiques considérables, dépassant de très loin les capacités du fonds spécifique géré par l’ADEME pour intervenir sur les sites à “responsables défaillants”. A Noyelles-Godault, Robin des Bois souhaite que des mesures de décontamination des maisons et jardins soient intégrées au plan social.
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