Goro Nickel – Communiqué n°2
En Nouvelle-Calédonie, le projet Goro Nickel est catastrophique pour l’environnement marin et les récifs coralliens. Il est aussi désastreux pour l’environnement terrestre. Les incendies de forêts en Nouvelle-Calédonie démontrent l’insuffisance des moyens humains et techniques mis à disposition pour lutter contre les catastrophes. Cette insuffisance à terre est dupliquée en mer et sur le littoral. Les marées noires et chimiques générées par les arrivées de matières premières et les exportations de la mine de Goro-Nickel ne seraient pas traitables. Le plan et les moyens Polmar en Nouvelle-Calédonie sont dérisoires (1).
La consommation de charbon et la production d’acide sulfurique présagent d’une émission globale de composés soufrés. Les retombées du panache auront des conséquences négatives sur les palmiers et conifères archaïques endémiques et déjà considérés comme menacés d’extinction par l’expertise internationale. Le dossier de demande d’autorisation présentée par la compagnie canadienne Inco dit qu’au regard de la proximité des arbres et des installations industrielles “il faut prévoir une extinction naturelle”. Des réserves botaniques à fort patrimoine génétique tant en ce qui concerne les espèces végétales, les oiseaux, les poissons entourent ou occupent le complexe industriel. Les transports routiers, les perturbations sonores, la fréquentation et l’implantation humaine -il est prévu “d’importer” sur site des centaines de mineurs philippins- auront des effets raseurs de biodiversité. L’impact des cyclones sur la stabilité des lagunes d’eaux résiduaires, des massifs de stériles et du barrage de retenue sur la rivière Kwé n’est pas pris en compte.
L’implantation de Goro Nickel nuira aux exploitations touristique et récréative raisonnables du sud de l’île. L’implication du groupe Suez dans cette affaire est navrante. En mars 2003, son président se félicitait “d’un de plus gros contrats de gestion d’utilités industrielles signés à ce jour”. La centrale thermique d’Enercal régie calédonienne d’électricité exploitée par Suez va mettre la centrale thermique de Goro au service de Goro Nickel. On peut s’indigner aussi de voir le gouvernement français et l’Agence Française de développement (AFD) contribuer par ses incitations politiques et financières à un tel massacre. Cet argent et cette volonté seraient mieux utilisés à résorber les friches minières en France dont le fleuron la Mine d’amiante de Canari en Haute-Corse est abandonnée depuis 40 ans.
Il est peut-être trop tard pour empêcher Inco de reprendre au début de l’année prochaine les travaux préliminaires suspendus depuis 2002. Mais il n’est surtout pas trop tard pour que la communauté écologiste mondiale empêche son aboutissement, fasse en sorte qu’aucune cheminée et qu’aucun tuyau sous-marin ne rejettent leurs déchets gazeux ou liquides dans l’environnement, cet environnement humain et naturel si riche et si vulnérable. Une lettre-pétition demandant au gouvernement français d’interrompre le chantier est en cours de circulation depuis vendredi dernier auprès d’organisations internationales. A ce jour, elle a reçu 14 signatures. Elle sera adressée à l’Elysée et aux ministres le 1er décembre.
(1) Voir le communiqué Goro Nickel n°1 du 17 novembre 2004 “Baleines Nickel-Chrome”
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