56ème session de la Commission Baleinière Internationale
Sorrente -Italie
Communiqué n°4
La 56ème session de la Commission Baleinière Internationale -CBI- qui s’achève ce soir aura été l’occasion pour les 55 pays-membres de reconnaître les pollutions acoustiques comme des pollutions modernes ayant un impact sur les cétacés. Décibels des hélices, des plates-formes gazières et pétrolières, infrasons des éoliennes, recherches sismiques et sonars militaires se multiplient sans réglementation et sans étude des impacts sur la faune marine.
Le Comité scientifique de la CBI a noté que l’exposition aux sons émis par les sonars militaires coïncide avec des échouages de baleines au Japon. Des essais de sonars à basse fréquence sont également développés par la France. Dans une lettre de septembre 2003 adressée à l’ASMS Ocean Care (1), Dominique de Villepin, alors Ministre des Affaires Etrangères reconnaît que : ” les risques auxquels s’exposent en effet les cétacés pris dans le rayon d’action d’un système de détection par LFS (Low Frequency Sonar) sont réels et connus de la Marine Nationale (…)”.
Il est validé par la CBI que les recherches sismiques de gisement gaziers et pétroliers provoquent l’abandon de leurs zones d’alimentation par les baleines grises de la mer d’Okhotsk et la mortalité de baleines à bosse dans leurs zones de reproduction de l’Atlantique Sud.
A cela s’ajoutent les pollutions acoustiques chroniques du trafic maritime, des engins de pêche, des bruits continentaux, des plates-formes off-shore. Au cours des 60 dernières années, le bruit de fond des océans a été multiplié par deux dans l’hémisphère Nord, réduisant ainsi considérablement les possibilités de communication à grandes distances des baleines.
Le Comité Scientifique a émis des recommandations pour la réalisation d’analyses des données d’échouages corrélées aux activités militaires, pour une évaluation détaillée des déplacements de cétacés et des échouages dans les zones de prospection sismique et pour une prise en considération des pollutions sonores dans le développement des plans nationaux et internationaux de conservation des océans.
(1) Association basée en Suisse membre de la coalition francophone créée à l’occasion de la 56ème CBI regroupant ECCEA (Caraïbes) et Robin des Bois.
Autres décisions importantes jusqu’à jeudi 14 heures :
Reconduction du sanctuaire en Antarctique.
Rejet des propositions de sanctuaires dans le Pacifique Sud et dans l’Atlantique Sud.
Rejet de la demande japonaise d’attribution d’un quota de chasse de 150 rorquals de Bryde dans le cadre d’un nouveau type de chasse baleinière côtière.
Acceptation par consensus d’une résolution demandant à la Russie et aux Etats-Unis de limiter les perturbations dûes à l’exploitation pétrolière et gazière pour les baleines grises du Pacifique Nord-Ouest (environ 100 individus).
La candidature de La Rochelle pour accueillir la CBI en 2006 a été refusée au profit de St-Kitts-et-Nevis dans les Caraïbes.
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