Commission Internationale pour la Conservation des Thonidés de l’Atlantique et des eaux adjacentes – CICTA.
17-27 novembre Paris
Thon rouge, thon germon, thon albacore, thon obèse, marlin et espadon sont quelques unes des espèces gérées par la CICTA, créée en 1966 pour maintenir les populations de thonidés et espèces voisines «à des niveaux permettant un rendement maximal soutenu à des fins alimentaires et autres». La compétence de la CICTA s’étend à tout l’Océan Atlantique et aux mers adjacentes comme la Méditerranée. Cette Commission s’intéresse également aux espèces capturées incidemment par les pêcheries de thonidés comme le requin peau bleue et le requin taupe.
Toutes ces espèces sont vulnérables ou en déclin à cause des pêches professionnelles et de loisir, des pollutions, de la dégradation des habitats et de l’appauvrissement général des chaînes alimentaires marines. Les espèces à haute valeur commerciale font l’objet d’un marché informel, parallèle et florissant dont les mécanismes sont difficiles à mettre à jour et à éradiquer étant donné la multiplicité des acteurs. Les fraudes sont nombreuses, s’appuient sur des sous-déclarations de prises, des fausses appellations, des transbordements en mer et des transferts illicites de quotas. C’est en particulier le cas du thon rouge (Thunnus thynnus).
Pour contribuer à l’assainissement des pratiques de pêche et de commercialisation du thon rouge, il est indispensable que la CICTA, Organisation Régionale de Gestion de la Pêche, coopère avec la CITES, Convention spécialisée dans le commerce international des espèces menacées. L’annexe II de la CITES impose un contrôle strict des modalités d’exportation et d’importation ; c’est une réponse technique adaptée au cas du thon rouge. L’annexe II de la CITES installerait un système de double tamis pour les débouchés commerciaux, qui compléterait et consoliderait les dispositions de la CICTA pour enrayer le fléau des prises illégales.
A l’issue de la 15ème Conférence des parties à la CITES qui s’est tenue à Doha au Qatar en mars dernier, les représentants de la CICTA ont déclaré que la CICTA et la CITES ne doivent pas travailler en concurrence et que les deux instruments internationaux ont tout à gagner d’une coopération efficace ; ils se sont engagés à faire le nécessaire pour que cette coopération et cette complémentarité soient à l’ordre du jour de la réunion qui s’ouvre cette semaine à Paris. Dans un communiqué commun du 18 mars 2010, les Ministères de l’Ecologie et de l’Agriculture et des Pêches français ont annoncé qu’ils continueraient à agir en faveur de la protection du thon rouge via un classement en annexe II de la CITES.
Nous y sommes. C’est pourquoi Robin des Bois souhaite notamment que dans le cadre de la 17ème Réunion Extraordinaire de la CICTA, les pays membres appellent à cette inscription du thon rouge en annexe II de la CITES.
Robin des Bois est observateur à la CICTA et à la CITES.
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