Bulletin d’information et d’analyses sur le braconnage et la contrebande d’animaux
764 événements du 1er avril au 30 juin 2017
128 pages illustrées
4,4 Mo
Ormeaux, strombes, bénitiers et conques (p. 4)
Toujours un trafic soutenu et massif entre l’Afrique du Sud et la Chine. Une morgue et des fausses cargaisons de granulés de plastique témoignent de la créativité et du culot de la filière de contrebande. Les sanctions pénales et financières sont fortes. La valeur des saisies dépasse le million d’US$. Les chiens renifleurs sont sur le coup.
Concombres de mer (p. 6)
La razzia des concombres de mer gagne l’Europe. Après l’Espagne, c’est le tour de la Sardaigne et de l’Italie. Les foyers traditionnels au sud de l’Inde, au nord du Sri Lanka, sur la grande barrière de corail en Australie et à la frontière entre le Mexique et les Etats-Unis d’Amérique résistent malgré la vigilance des douanes et des patrouilles maritimes. 300 US$ les 500 g sur la marché chinois.
Poissons (p. 8)
Trois poissons retiennent l’attention.
– Pour la première fois dans « A la Trace », un trafic d’arapaïmas, les gros poissons du bassin de l’Amazone, est signalé entre le Brésil et le Pérou.
– Au Mexique, les totoabeiros s’en mettent plein les poches. Les vessies natatoires de totoaba se vendent jusqu’à 60.000 US$/kg sur le marché chinois.
– Les civelles européennes rejoignent par millions le continent asiatique comme en témoignent plusieurs saisies dans les aéroports européens et chinois.
Grosse inquiétude sur les mammifères marins. A cause de la pêche illégale aux totoabas, les vaquitas appartiendront sous peu aux livres d’Histoire. Le Japon a voté une loi pro-chasse planifiant la construction d’un nouveau navire-usine. « S’ils font ça, on en reprend pour 40 ans » s’alarme Charlotte Nithart, rédactrice en chef de « A la Trace ». La tuerie de Taiji va se diversifier et les exploitants français de delphinariums attaquent en justice l’arrêté Royal. Selon Jacky Bonnemains, porte-parole de Robin des Bois “les delphinariums sont des lieux de torture à vocation commerciale où les naissances relèvent de l’expérimentation animale.”
Tortues terrestres et tortues d’eaux douces (p. 19)
C’est toujours le remue-ménage planétaire des tortues. D’avril à juin « A la Trace » relève la saisie de près de 4000 individus appartenant à une vingtaine d’espèces, sans parler des caisses, des sacs et des tonnes de carapaces. La filière critique relie Madagascar à l’Asie. Pour les trafiquants, les tortues sont des objets. Elles sont bandées, ligotées, scotchées, enfilées dans des chaussettes et des taies d’oreillers.
Sauriens (p. 24)
C’est l’innovation du trimestre. Les hémipénis, organe sexuel « à deux têtes » des varans, sont les nouveaux talismans des classes supérieures en Inde. Séchés, ils apportent le bonheur, la prospérité et dopent la virilité.
Crocodiles (p. 25)
C’est le plus beau coup du trimestre. L’US Fish and Wildlife monte un faux élevage de vrais alligators et démantèle un gang de voleurs d’œufs dans les marais.
Pour masquer l’introduction des crocodiles sauvages dans les élevages, les performances sexuelles des crocodiles d’élevage sont gonflées. Idem pour les grenouilles (cf. p. 27).
Oiseaux (p. 29)
Les pôles du trafic sont l’Amérique du Sud, le sous-continent indien et l’Asie du Sud-Est. L’Europe du Sud et l’Afrique du Nord ne sont pas épargnées. Ici règne la guerre du chardonneret qui n’est pas encore inscrit à la CITES. 15 millions de victimes seraient en cage en Tunisie, en Algérie et au Maroc.
Pangolins (p. 40)
Entrée en vigueur en janvier 2017, l’inscription à l’Annexe I de la CITES des pangolins et le renforcement des sanctions n’ont pas d’effets immédiats. La police et les douanes continuent à saisir à Hong Kong, au Vietnam, en Malaisie. Le petit trafic diffus est souvent associé à de l’ivoire et les modalités de contrebande sont parfois inattendues. Des écailles de pangolins et de l’ivoire brut en morceau ont été découverts dans des ventres de saumons congelés.
Primates (p. 44)
Les principaux foyers du trafic sont l’Amérique du Sud, l’Afrique Centrale et de l’Ouest, l’Indonésie et la péninsule indochinoise. A côté de l’avalanche de cruauté et des effets dévastateurs de la déforestation, il y a des éclairs d’humanité et de patientes remises en liberté de gibbons, d’orang outans et de loris.
Félins (p. 54)
L’histoire la plus cruelle est celle des vieux lions de cirques d’Amérique du Sud réfugiés dans un sanctuaire en Afrique du Sud puis empoisonnés et mutilés pour les besoins de la magie noire. L’histoire la plus belle est le sauvetage d’un léopard tombé au fond d’un puits et sauvé par les gardes forestiers en Inde. La mascotte du trimestre : un oncille orphelin trouvé dans une cour d’école au Brésil. Quelques cotations sur le marché noir : 1 tigre du Bengale vivant à débiter : 44.000 US$, une peau de léopard en Inde 10.800 US$.
© CEPTAS
Grâce à la libération d’ours dans le somptueux Parc National Halgurd Sakran qui reçoit chaque année plusieurs centaines de milliers de touristes, c’est l’occasion de parler de l’Irak avec d’autres évènements que la guerre et les attentats.
Rhinocéros (p. 72)
7 morts, 6 braconniers et 1 ranger. De l’Afrique australe au Népal, les rhinocéros tombent par dizaines. Les saisies fusent. Elles ne représentent que 10 à 15% du trafic de cornes. Les deux évènements nouveaux et redoutés sont la levée du moratoire sur le commerce de cornes à l’intérieur de l’Afrique du Sud et les ventes aux enchères de cornes prévues en août et en septembre par le plus important des éleveurs de rhinocéros. Quelques cotations sur le marché noir : 16.000 US$/kg en Afrique du Sud, 34.000 en Inde et 88.000 au Vietnam.
Eléphants (p. 88)
Les tuskers et supertuskers disparaissent les uns après les autres. Le patrimoine génétique des espèces africaines s’appauvrit et les défenses à âge égal pourraient raccourcir selon les experts.
La tendance du prix de l’ivoire sur le marché asiatique est à la baisse. Il est trop tôt pour dire si c’est une baisse conjoncturelle ou sur le long terme.
Malgré le renforcement des sanctions dans tous les pays ou presque de l’aire de répartition, le braconnage et toutes les cruautés qui vont avec ne reculent pas. Dans le Parc Kruger en Afrique du Sud, il est en augmentation.
Le trafic d’ivoire pendant ce trimestre nous offre deux nouveaux exemples de ruses. Entre le Kenya et l’Ouganda, une voiture officielle de l’UNICEF servait à la contrebande et un « touriste » chinois utilisait des unités centrales d’ordinateurs pour passer 61 kg d’ivoire. Quelques cotations de l’ivoire brut sur le marché noir : 3347 US$/kg en Tanzanie, 2570 US$/kg à Hong Kong.
Multi-espèces (p. 112)
A l’image des trafiquants internationaux qui emplissent les conteneurs avec de l’ivoire mélangé à des écailles de pangolins, les premiers maillons du trafic sont multi-produits. Ils sont pris sur les routes ou sur les marchés avec dans les mêmes sacs un gecko vivant et une corne de rhinocéros, une peau de léopard et des vésicules biliaires d’ours, des condors et des renards colfeo. A l’aval de la filière, dans des entrepôts de groupage, les douanes trouvent pêle-mêle des bouteilles de vin, des ailerons de requins, des nids d’hirondelles et des milliers d’écrans de téléphones portables.
Anes (p. 124)
« A la Trace » a détecté dès janvier 2016 une déferlante mondiale sur les peaux d’ânes. La sinistre tendance se confirme. A noter qu’en Afrique du Sud, des peaux de tigres d’élevage ont été retrouvées dans un stock de peaux d’ânes. La disparition des ânes domestiques se profile à l’horizon en même temps qu’une révolution agraire aux conséquences innombrables en Afrique, en Asie et en Amérique du Sud.
« A la Trace » n°17 (pdf – 4,4 Mo)
https://robindesbois.org/wp-content/uploads/A_LA_TRACE_17.pdf
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