Le Chambord, pétrolier de la Société Maritime des Pétroles BP a été construit à Dunkerque par les Ateliers et Chantiers de France. Le 11 janvier 1955, sa cérémonie de lancement sous pavillon français avait été présidée par Jacques Chaban-Delmas, ministre des Travaux Publics, des Transports et de la Marine Marchande devant un parterre de notables arrivés par deux trains spéciaux et une flottille de cars et voitures. Avec ses 203,39 m de longueur, 26,25 m de largeur et ses 33.000 t de port en lourd, c’était un géant et le fleuron de la flotte pétrolière française. Cabines individuelles et climatisées pour tous, salles de bain privées avec douche pour les officiers, distributeurs d’eau fraîche dans toutes les coursives, frigos à tous les postes et piscine d’eau de mer, c’était un symbole de renaissance et de progrès universel. Trois sisterships sont sortis des chantiers de Dunkerque entre 1955 et 1958, les Chenonceaux, Cheverny et Chaumont. Le Chambord avait effectué son voyage inaugural entre Marseille et Al Ahmadi (Koweït) en mai 1955. Pendant 17 ans, il a approvisionné les raffineries BP de France.
En juillet 1972, le Chambord est victime d’une grave avarie moteur. Il est désarmé en rade de Brest puis vendu en septembre de la même année à une société installée au Panama. Une conversion en plate-forme de forage dans les chantiers de La Spezia (Italie) est envisagée. Finalement il part en remorque pour le chantier Viktor Lenac de Rijeka (Croatie). Le majestueux Chambord est transformé en ponton-usine pour la recherche pétrolière. Il est raccourci de 203 à 151 m, perd sa partie arrière et son n° OMI d’origine (5067821), son château est rasé pour permettre l’installation d’une grue et de matériels de levage divers. A l’avant les nouveaux quartiers d’habitation logent 150 personnes (contre 47 à bord du Chambord). Le Chambord devient le PM 25, une barge-grue non propulsée qui sera utilisée pendant 44 ans en Méditerranée, en mer Noire et au large de l’Afrique occidentale avant de finir sous le nom de Crawler en ferraille à recycler dans le chantier turc d’Aliaga.
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