Jusqu’alors, la compagnie Ponant, désormais propriété de la famille Pinault, se tenait à l’écart des excès de ses concurrents. Avec son projet de brise-glace des deux pôles et de pollueur des banquises livrable en 2021, elle y entre de plain-pied.
Ponant Icebreaker livrable en 2021 © Ponant
– Excès d’indiscrétion
Ponant veut emmener ses clients dans des endroits inaccessibles où les ours polaires, les renards arctiques, les manchots empereurs et les phoques de Weddell étaient jusqu’alors épargnés par les intrusions humaines, à l’exception des expéditions militaires. Avec le Ponant Icebreaker, ils seront bien servis. Deux hélicoptères et 16 zodiacs serviront de perturbateurs auxiliaires.
– Excès de confiance
Exploiter un navire hybride avec trois matières dangereuses principales – 4500 m3 de gaz naturel liquéfié, plusieurs centaines de tonnes de batteries au lithium et 1000 t de fioul d’appoint pour la propulsion – et 600 personnes à bord dans un désert logistique dépourvu de tout moyen de secours, aucune compagnie n’a jamais osé le faire.
De toute évidence, la leçon du Boreal sinistré par un incendie dans la salle des machines en novembre 2015 et l’évacuation acrobatique des 347 passagers et membres d’équipage n’a pas été tirée. Il n’y aura pas toujours des navires de la Royal Navy et des îles Malouines à proximité pour recueillir les rescapés.
L’initiative de la compagnie française va propager les risques et les nuisances du tourisme en Antarctique et faire du pôle nord géographique une station estivale de sports d’hiver et de causeries scientifiques.
Ponant promet à bord du brise-glace de 150 m de long les meilleurs conférenciers du monde. Robin des Bois espère que Ségolène Royal, ambassadrice de la France pour les pôles Arctique et Antarctique, n’en fera pas partie à la différence de son prédécesseur, Michel Rocard, un des invités d’honneur de la compagnie Ponant sur ses navires polaires.
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