Convention sur le Commerce International des Espèces de Faune et de Flore sauvages menacées d’extinction
CITES 2010 – Doha
Communiqué n°7
Seules 86 espèces de poissons figurent parmi les quelques 34.000 espèces inscrites aux annexes 1 et 2 de la CITES. Après la débâcle thon rouge de la semaine dernière, les pronostics étaient pessimistes sur le sort des quatre propositions d’inscription de requins en annexe 2. Le requin taupe est le seul à accéder à cette protection et il s’en est fallu d’une voix. La CITES n’a décidément pas le pied marin. Dès qu’il s’agit d’aborder le commerce international des espèces marines, elle tarde à prendre ses responsabilités et à utiliser sa boîte à outils pour assainir les marchés. Le Japon s’est opposé à toutes les propositions d’inscription des requins remettant en cause le principe même du contrôle du commerce international : « L’annexe 2 stimule le marché noir et crée une demande pour une espèce rare ».
Les requins sont ciblés pour leurs ailerons et parfois leur viande. Ils sont également victimes de prises accessoires. Certaines populations mériteraient une inscription en annexe 1.
Requin taupe, dit veau de mer (Lamna nasus)
Il a pratiquement disparu en Méditerranée. Outre la pêche, il subit également les effets des pollutions notamment par les PCB. L’avis favorable de la FAO et le fait que la pêche ait été fermée en Europe ont été déterminants. La proposition européenne d’inscription à l’annexe 2 a été acceptée par 86 voix pour, 42 contre et 8 abstentions. Le requin taupe a été l’occasion d’un échange entre les délégations argentine et anglaise au sujet du conflit territorial des Malouines.
Requin marteau (Sphyrna lewini, Sphyrna mokarran et Sphyrna zygaena).
Les populations de requins marteau étaient abondantes, autrefois. Elles ont subi des déclins massifs atteignant 99,9 % en Méditerranée. La Chine a mis en avant l’impossibilité pour les douaniers de faire la différence entre des ailerons de requins marteau et des ailerons d’autres requins en montrant à l’assemblée des photos. La proposition d’inscription en annexe 2 présentée par les Etats-Unis et Palau (micro état de l’océan Pacifique) a été rejetée par 75 voix pour, 45 voix contre et 14 abstentions.
Requin océanique (Carcharhinus longimanus)
Il fait l’objet de prises accessoires lors des opérations de pêche industrielle notamment au thon. Comme celles des requins marteau, les populations de requin océanique ont subi un déclin massif. La proposition d’inscription à l’annexe 2 formulée par les Etats-Unis et Palau a été rejetée par 75 voix pour, 51 contre et 16 abstentions.
Requin aiguillat commun (Squalus acanthias)
Parmi les requins proposés à l’inscription de la CITES, les requins aiguillat sont ceux qui ont la maturité sexuelle la plus tardive, la croissance la plus lente et la gestation la plus longue. Leur regroupement en banc de femelles reproductives facilement localisables par les pêcheurs côtiers rend la population particulièrement vulnérable. Dans l’Atlantique du Nord-Est, les stocks sont au bord de l’effondrement. La proposition européenne d’inscription à l’annexe 2 a été rejetée par 60 voix pour, 67 contre et 11 abstentions.
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