Le Corse, pavillon français, n° OMI 8003620, est à vendre. Sorti en 1983 des chantiers Dubigeon Normandie de Prairie-au Duc, le ferry a été exploité par la SNCM (Société Nationale Corse Méditerranée) ; il naviguait principalement sur les lignes Nice-Corse en saison et Marseille-Maghreb hors saison.
En décembre 2014, après des navettes Toulon – Corse, il a été désarmé : la SNCM, en partie privatisée en 2006 et aujourd’hui en redressement judiciaire ne prévoyait pas de continuer l’exploitation de ses liaisons avec la Corse depuis Toulon et Nice.
Septembre 2015, le Corse à Marseille © Pascal Bredel
Le Corse est à quai à Marseille. Il se dégrade sous la surveillance d’un gardien. L’Etat français et le centre de sécurité maritime de Marseille savent qu’il est voué à la démolition. Compte tenu de la présence à bord du Corse de 53 tonnes de matériaux amiantés, de 2,3 tonnes de plomb, de 5kg de cadmium, de 1 kg de mercure et de la présence de boues d’hydrocarbures, de PCB, de chrome VI, de gaz CFC appauvrissant la couche d’ozone, le Corse doit être recyclé dans un chantier européen. Il convient d’écarter toutes les options d’échouage, en Inde, au Pakistan, au Bangladesh et en Turquie. Tel a été le sort de l’Ile de Beauté, un autre ferry de la SNCM exilé à Bizerte en Tunisie, vendu pour être exploité à Istanbul mais en réalité échoué pour démolition à Aliaga sous le nom de « Beau » en juillet 2013.
Juillet 2013, l’ex-Ile de Beauté échoué à Aliaga © Dunkan/Marinetraffic