n°61 de “A la Casse” (pdf – 12,8 Mo)
le panoramique unique sur la fin de vie des navires et les astuces de la mondialisation.
71 pages, 240 photos, 95 sources.
Tove Maersk, Alang, aout 2020 © Munnabhai Parmar
Alang et ses plages de démolition accueillent leur 3ème porte-avions, une antiquité d’origine anglaise ornée d’amiante et de PCB et parfumée à la poudre des Malouines.
Un cargo russe à propulsion nucléaire promis à la casse entre 2008 et 2012 a été ressuscité en 2013. Il se dirige vers l’Antarctique et depuis deux semaines erre au large de l’Angola et du Congo Brazzaville.
C’est toute une époque et des corbeilles de souvenirs qui s’enfoncent peu à peu dans l’oubli. La procession des paquebots lentement guidés vers les cimetières de Méditerranée orientale et de l’océan Indien s’allonge de mois en mois. L’industrie de la croisière aveuglée par l’euphorie du dollar facile n’a pas vu venir la vague Covid-19. Elle s’était accoutumée aux bonnes vieilles épidémies de gastroentérites et n’avait jamais envisagé que les virus eux aussi puissent avancer à pas de géant. Des grecs ont racheté des vieilles coques et proposent aux suicidaires des croisières en Turquie et en Égypte dès le mois de mars 2021.
Les remorquages pour les chantiers de démolition des navires accidentés ou sans moyens de propulsion se terminent parfois au fond de l’océan ou au pied des falaises. “A la Casse” fait le point et donne des conseils aux armateurs pour réduire les risques environnementaux et les dommages à leur image.
L’Inde et le Pakistan avec des offres entre 300 et 350 US$ par tonne de métal magnétisent les armateurs et aimantent les porte-conteneurs.
Le porte-conteneurs Ever Decent entré en collision frontale avec le Norwegian Dream et ses 1750 passagers le 24 août 1999 en mer du Nord est arrivé à la casse en Inde. Après avoir été réparé, il avait continué sa course de diligence maritime sous la cravache d’Evergreen.
La fratrie des Stellar est achevée prématurément au Pakistan et au Bangladesh. Ces ex pétroliers reconvertis en transporteurs de minerai de fer entre le Brésil et la Chine ont été reconnus comme navires à risque depuis le naufrage du Stellar Daisy dans l’Atlantique sud en mars 2017 et la mort de 22 membres d’équipage.
L’épave-déchet du voiturier Hoegh Xiamen battant pavillon norvégien, pleine de suie et de dioxines après un incendie couvant et torride à Jacksonville (Floride, États-Unis) est partie se faire voir ailleurs au risque de contaminer les fossoyeurs d’Aliaga en Turquie.
Trois navires trafiquants d’armes ou de pétrole ont rendu les armes dans les chantiers d’Aliaga en Turquie, de Gadani au Pakistan et de Busan en Corée du Sud. (Cf. Bana p 50, Koti p 56, Pandi p 59).
La terrible catastrophe de Beyrouth a eu un effet positif. Elle a détruit deux bétaillères maritimes. Il n’y avait aucun marin et aucune vache à bord au moment de l’explosion instantanée du nitrate d’ammonium. Une 3ème a réussi à se retaper et à filer vers la Grèce.
Au rayon du pittoresque et de la pochette à surprises du monde maritime, “A la Casse” n°61 a relevé qu’un petit cargo polyvalent, le Roger Rougier construit en 1969 à Tonnay-Charente (France) près de La Rochelle vient d’être démoli en Nouvelle-Zélande où il a fini sa carrière de globe-trotter en tant que drague sous le nom de Coastal Carrier. L’Igrim, construit en 1978 en Finlande pour l’Union Soviétique est en cours de démolition au Pakistan. Ce tanker polyvalent transportait dans ses citernes des produits pétroliers, des huiles végétales et de l’huile de baleine.
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