« A la Trace » n°28 – le bulletin de la défaunation

« A la Trace » n°28
Le bulletin de la défaunation
Janvier, février et mars 2020
816 évènements
137 pages (pdf), 7,5 Mo

Cette édition est marquée par l’émergence de la pandémie de Covid-19. Des représailles se sont abattues sur les chauves-souris au Pérou, en Inde, en Chine et un regain d’hostilité envers les mammifères volants s’est développé dans le monde entier.
En Guinée-Bissau, un empoisonnement massif de vautours dont la plupart ont été décapités est attribué aux charlatans qui ont profité de l’occasion pour répandre la rumeur selon laquelle les têtes de vautours auraient la capacité de prévenir ou de guérir la maladie.
En Chine, la nouvelle saisie massive de geckos séchés prouve que la filière reste à l’affût des aubaines du marché. Après le cancer et le Sida, c’est maintenant le temps du gecko contre la pandémie de Covid-19.
En Afrique du Sud, la désertion par les touristes et la diminution des patrouilles dans les parcs nationaux et autres aires protégées a provoqué la recrudescence du braconnage des rhinocéros. En temps normal, l’affluence des visiteurs agit comme un des moyens de tenir à l’écart les braconniers. Même constat au Botswana où le directeur de Rhino Conservation redoute une envolée du braconnage d’antilopes par les trafiquants de viande de brousse, « Il va y avoir des tas de gens qui vont se retrouver sans emploi et qui vont se rabattre sur la nature ».
Les braconniers n’ont pas observé le confinement. Des pics de braconnage ont été observés dans le monde entier. « Le contexte exceptionnel de la pandémie Covid-19 est vu par certains comme une belle opportunité pour s’adonner à des activités délictuelles en milieu forestier » dit sous couvert d’anonymat un agent du Département des Eaux et Forêts du Maroc.
Les petits trafics alimentaires ont prospéré pendant les périodes de confinement en Amérique du Sud mais aussi en Asie. En Chine, un homme empoisonnait des oiseaux dans un cimetière pour en faire un petit commerce alimentaire. Son procès a été suivi en direct par un million d’étudiants et de vendeurs sur les marchés.
En Amérique du Sud et en Asie, les autorités locales sont intervenues pour retirer des marchés frais des stocks de viande sauvage et les vendeurs ont souvent fait preuve d’incompréhension et de mauvaise humeur face à cette application inédite de la réglementation.
En Chine encore, la Cour Suprême consciente de la nécessité de garantir la santé publique met en garde cependant contre les condamnations expéditives de braconniers et de trafiquants d’animaux sauvages.
Malgré la période Covid-19, les ONG et les services chargés de la protection des orangs-outans n’ont pas baissé les bras et ils ont continué à tirer d’affaire des « hommes des bois » reclus dans des plantations de palmiers à huile.
En Ouganda, les gorilles ne respectent pas les gestes barrières.
En Afrique du Sud, une jeune femelle pangolin a été extirpée des mains des trafiquants et baptisée « Corona » par ses sauveteurs. Le trimestre est marqué par 4 grosses saisies d’écailles de pangolins : 9,504 tonnes correspondant à environ 25.500 pangolins au Nigeria, 6,16 tonnes en Malaisie, 820 kg en Chine et 500 kg en République Centrafricaine.

Signes particuliers de ce numéro 28 de « A la Trace »:
– Trois balles à bout portant dans la vitre avant gauche ont réduit au silence le meilleur enquêteur des Hawks et défenseur des rhinocéros en Afrique du Sud.
– Le braconnage des concombres de mer s’intensifie au Mexique, en Inde et au Sri Lanka.
– Les requins congelés sont remplis de cocaïne au Mexique.
– En Inde l’éléphant électrocuté avait encore à la bouche 2 épis de maïs, 2 preuves irréfutables de son horrible pillage.
– Un nouvel écorchage d’éléphant au Myanmar. La peau d’éléphant se vend au détail. C’est une mine d’argent sale.
– Au Zimbabwe, les braconniers disposent des choux et des épis de maïs empoisonnés sur les parcours des rhinos pour les tuer en silence.
– Un rapport scientifique prouvant que les civelles, alevins des anguilles, sont exportées par contrebande en Chine est présenté page 20.
– L’usage des ambulances pour transporter des animaux en contrebande se perpétue.

– Des bois de cerfs de Virginie ont été saisis en Chine dans un conteneur de grumes en provenance d’Amérique du Sud.

– Le gardien du zoo japonais pillait  sur les animaux vivants ou sur les cadavres des animaux enterrés dans le cimetière du zoo des défenses d’éléphants d’Afrique, des poils et des os d’éléphants d’Asie, des os de rhinocéros blancs, des dents de guépards et des bois de cerfs. Il a été arrêté à l’aéroport en partance pour le Laos via le Vietnam.
– Ils veulent faire du delta de l’Okavango le Texas de l’Afrique australe, page 104.

« A la Trace » n°28, 137 pages, 7,5 Mo (pdf)