« A la Trace » n°7
Bulletin d’information et d’analyses sur le braconnage et la contrebande d’espèces menacées
1er octobre – 31 décembre 2014
580 évènements – 132 pages (pdf – 7,8 Mo)
Vive les charançons !
Geoffreys Matipano, directeur des Parcs et de la faune sauvage au Zimbabwe a révélé aux journalistes que le gouvernement détient 5 t de cornes de rhinocéros à Harare. La bonne garde de ce « patrimoine » national est exposée aux risques de vol et à l’invasion des charançons qui grignotent la kératine de l’intérieur. « Les cornes perdent rapidement de leur poids » déplore Matipano. |
Introduction
Dans l’industrie nucléaire, l’effet falaise correspond à cette phase critique et désespérante où les opérateurs et les autorités de tutelle s’aperçoivent que tout va mal et que la perte de contrôle est imminente malgré des indicateurs jusqu’alors plutôt rassurants et permettant d’entrevoir à l’horizon proche la maîtrise d’une situation de crise.
L’effet falaise peut être appliqué à la crise mondiale à laquelle les biodiversités terrestres et marines sont confrontées. Il a longtemps, trop longtemps été cru que les conventions internationales au premier rang desquelles la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction -CITES- et la Convention sur la diversité biologique -CDB- sauraient protéger les espèces animales autres que l’espèce humaine. Il n’en est rien. Tous les feux sont au rouge.
Concombres de mer, pangolins, singes d’Afrique et d’Asie, éléphants, vautours, tous et toutes sont sacrifiés sur l’autel insatiable du développement spatial et du confort de l’humanité.
L’Afrique du Sud est victime de l’effet falaise. Les rhinocéros dégringolent dans la panique au profit des spéculateurs et des abrutis du monde entier. 194 pays et gouvernements, 7,3 milliards de femmes et d’hommes sont incapables de se donner la main pour empêcher 20.000 rhinocéros de tomber dans les oubliettes.
Au fond du gouffre, l’Afrique du Sud s’agite et c’est encore les rhinocéros qui morflent. Ils sont anesthésiés, transbahutés de parc naturel en réserve privée, vendus aux enchères, mutilés par précaution et harcelés. Moins il y en a, plus ils sont maltraités et braconnés.
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