Action d’information de Robin des Bois sur les Champs-Elysées et conférence de presse de Bruno Manser

16 déc. 1994

Dans le cadre de la rénovation de l’avenue des Champs-Elysées à Paris, une cinquantaine de bancs ont été installés sur la voie publique.

Ils sont en ipé (Tabebuia spp.) une essence rare poussant dans la forêt amazonienne.

L’ipé est aussi utilisé sur l’esplanade de la Très Grande Bibliothèque dans le XIIIème arrondissement. Alors même qu’en 1992, 124 pays dont la France s’engageaient à user avec circonspection des ressources forestières tropicales, les urbanistes parisiens s’engageaient dans la voie du pillage.

Les ipés adultes sont des sujets isolés – leur densité est faible (un pour dix hectares) et leur exploitation conduit à la dégradation de la forêt amazonienne. Selon les organisations écologistes brésiliennes, les ipés, comme les mahogany (acajou d’Amérique du Sud) sont prélevés illégalement sur des territoires théoriquement attribués aux indiens.

Dans le monde entier, des villes ou des collectivités locales interdisent ou réglementent très sévèrement l’utilisation des bois tropicaux. En Europe, on peut noter : Rotterdam, Amsterdam, La Haye, Munich, Francfort, Cologne, Hambourg, Manchester, Londres, Edimbourg, au Japon Tokyo, et Kyoto, aux Etats-Unis San Francisco, Baltimore, Santa Monica, en Australie Melbourne.

Plutôt que de céder à des caprices d’exotisme ou à la pression des négociants en bois tropical, Paris se doit d’avoir en ce domaine, une politique éducative. Les bancs publics peuvent être en chêne, en châtaigner, en frêne nonobstant les arguties des services techniques municipaux. La dernière réunion plénière de la Convention de Washington portant sur le contrôle du commerce des espèces végétales et animales menacées d’extinction a démontré la pénurie d’informations officielles sur l’impact écologique de la déforestation. Dans ces conditions, le choix de l’ipé sur les Champs-Elysées et à la Très Grande Bibliothèque est particulièrement douteux.

– Action : Robin des Bois et Bruno Manser font de “l’eco-labelling” sur les bancs des Champs-Elysées avec des pochoirs “bois d’amazonie” et “indian property”. Début de l’action : vendredi 16 Décembre 1994 à 14H.

– Conférence de presse Bruno Manser et visite guidée BHV-rayon bois, à l’occasion de la sortie en France de son livre “Voix de la Forêt Pluviale”, Georg éditeur ; le lundi 19 Décembre chez Robin des Bois à 10H.

 

 

 

 

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