Alerte aux carrelets toxiques en Charente-Maritime

18 févr. 2015

Lettre ouverte

Destinataires : DDTM Charente-Maritime, Préfecture de la Charente-Maritime, Comité régional de la conchyliculture Poitou-Charentes, Ministère de l’Ecologie -DGPR-, Mairie d’Angoulins-sur-Mer, Mairie de l’Île d’Aix, Mairie d’Esnandes, Mairie de Saint Georges d’Oléron, Mairie de Saint Laurent de la Prée, Mairie de Soubise, Mairie d’Yves
Copie à : Presse régionale, Le Marin

Madame, Monsieur,

Notre attention est attirée par des sympathisants sur l’utilisation de poteaux traités à l’arsenic et à la créosote pour l’implantation de pontons supportant des installations de pêche de loisirs dite pêche au carrelet.

Il s’avère d’après des inspections visuelles et des analyses olfactives que les poteaux servant de fondation à ces installations sont des poteaux de réemploi anciennement utilisés par EDF ou France Télécom traités au Chrome, Cuivre et Arsenic dans les parties aériennes et à la créosote dans les parties basses. C’est en particulier le cas sur la commune d’Angoulins-sur-Mer.

Ce type de poteaux est interdit d’utilisation dans les eaux et sédiments marins par décret du 17 novembre 2004. L’arsenic et la créosote sont des substances biocides, contaminantes de l’environnement et cancérogènes.

Les anciens poteaux EDF et France Télécom doivent être éliminés dans des installations industrielles dédiées. Les directions d’EDF et de France Télécom se sont d’ailleurs engagées auprès de l’Etat en 2010 à organiser et à surveiller la traçabilité de ces déchets.

Pour protéger la santé des futurs usagers de ces carrelets, la qualité des eaux marines, des coquillages sauvages et des élevages conchylicoles, nous vous demandons :

– de procéder dans les meilleurs délais au démontage des éléments et installations incriminés et à la résorption de la décharge sauvage de poteaux traités sur la grève au lieu-dit la Belette, pointe du Chay sur la commune d’Angoulins-sur-Mer, cette résorption devant être assortie d’une garantie d’élimination réglementaire ;
– de procéder à l’inventaire précis des carrelets construits avec des matériaux toxiques et de planifier leur démantèlement ;
– de veiller à la salubrité des matériaux utilisés dans le cadre de l’installation éventuelle de nouveaux pontons à carrelets sur l’Île d’Aix, à Esnandes, à Saint Georges d’Oléron, à Saint Laurent de la Prée, à Soubise et à Yves.

Nous attirons d’autre part votre attention sur la précarité de ces installations, leur incompatibilité avec le plan anti-submersion mis en œuvre après l’épisode Xynthia et l’absolue nécessité au cas où des nouvelles autorisations seraient accordées d’imposer des contraintes de résilience face à l’érosion marine et aux tempêtes. La dislocation des pontons et l’abandon des pieux de fondation et autres éléments posent des problèmes de sécurité physique et environnementale dans une bande côtière et sur un linéaire littoral où abondent déjà des déchets de toutes sortes et de toutes origines.

Dans l’attente de vous lire, nous vous adressons nos meilleures salutations.

Jacky Bonnemains,
Président de Robin des Bois.

carreletManonRobindesBoisPoteaux de support de carrelets traités à l’arsenic et à la créosote à Angoulins-sur-Mer DR

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