Alerte rouge

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Avant même le mercredi 1er mars, le début officiel de la période rouge de l’année 2023, des feux de forêts ont éclaté et mobilisé les pompiers courant janvier et février dans les Hautes-Pyrénées, les Bouches-du-Rhône, la Drôme, les Pyrénées-Orientales et la Gironde. Ils ont été déclenchés par des négligences ou par des imprudences diverses. Au moins 90% des feux de forêts sont provoqués par les activités humaines.

L’évitement des feux de forêts et de végétation commence dès maintenant à la sortie de l’hiver. Trop souvent, les populations n’ont pas conscience de la déshydratation de l’environnement naturel y compris en hiver. La période rouge 2023 s’annonce critique. Les lacs, les rivières, les fleuves, les barrages et les canaux sont en déficit d’eau. S’il ne pleut pas en mars ni en avril, ils seront en faillite, ce qui mettra les pompiers en difficulté quand il s’agira de trouver en quantité les eaux d’extinction des feux de forêts et des autres incendies en milieu rural. En même temps, l’inflammabilité et la combustibilité des végétaux sont avivées. Les risques de feux de forêts sont à ce jour alarmants à cause de la sécheresse mais aussi des vents qui contribuent à assécher les sols.

En conséquence et dès maintenant, les barbecues, les feux de camp, les réchauds à gaz, les véhicules et autres engins à moteur thermique doivent être évités en périphérie des forêts, dans les sentiers forestiers et dans les espaces naturels. Les étincelles et les escarbilles peuvent déclencher en quelques secondes des incendies incontrôlables. Au-delà des interdictions administratives souvent méconnues ou allégées par des dérogations, les particuliers et les acteurs économiques doivent s’abstenir de brûler à ciel ouvert des déchets verts et combustibles dans les milieux naturels ou en périphérie.

En conséquence et dès maintenant, les usagers des routes et des autoroutes doivent s’abstenir sur les aires de repos et dans des parkings improvisés de se livrer à toute activité alimentaire, ludique ou mécanique susceptible d’initier un départ de feu et plus que jamais, ils doivent s’abstenir de jeter des mégots dans les fossés et les bas-côtés.

En conséquence et dès maintenant et jusqu’à la fin du mois d’octobre, les préfets et les maires doivent interdire les lâchers de lanternes volantes et les spectacles pyrotechniques susceptibles d’embraser des espaces naturels.

En conséquence et dès maintenant, les résidents permanents et temporaires peuvent et doivent s’informer du risque feux de forêt et des consignes de sécurité via le Dossier Départemental des Risques Majeurs (DDRM) disponible sur le site internet des préfectures, le Document d’Information Communal sur les Risques Majeurs (DICRIM) disponible en mairie ou sur l’internet, le Plan de Prévention des Risques Naturels Incendie de Forêt (PPRNIF) annexé dans le Plan Local d’Urbanisme d’une commune concernée et le Plan départemental ou interdépartemental de Protection des Forêts Contre les Incendies (PPFCI) disponible sur le site des préfectures concernées. Des exemples sont en lien (2). Ces documents pédagogiques sont de qualité inégale. Les PPFCI sont les plus complets, ils doivent être lus dès maintenant avant la haute saison des feux de forêts. Ils permettent de cerner et de quantifier les origines des feux, d’établir une hiérarchie des dangers, de naviguer dans la complexité des réglementations et de mesurer l’insuffisance des budgets de prévention des feux de forêts. D’après le PPFCI Dordogne, Gironde, Landes, Lot-et-Garonne, les départs de feu sont causés par les activités de loisirs, la fréquentation des milieux forestiers, les travaux des particuliers, les activités agricoles, l’occupation illégale des sols forestiers, les chantiers sylvicoles et les dépôts sauvages d’ordures ménagères.

Malheureusement, ces documents ne mentionnent ni les risques pour la santé ni les risques pour la biodiversité.
Les fumées sont toxiques, les populations les plus sensibles sont les fœtus, les enfants, les personnes âgées, les personnes souffrantes de maladies cardiovasculaires. Les fumées polluent l’eau et les retardants de feux contiennent de l’ammonium, des phosphates et des additifs chimiques inconnus et couverts par le “secret des affaires”. Le premier retardant de feu a été mis sur le marché par Monsanto en 1962. En tout état de cause, il est déconseillé de les utiliser à moins de 100m de toutes les ressources aquatiques de surface.

La priorité est évidemment d’évacuer les maisons et les campings mais des animaux aussi différents que les fauvettes pitchou et les pies grièches écorcheurs dans les Monts d’Arrée, les damiers de la succise, les cerfs, les blaireaux et les genettes en Gironde et les pipistrelles communes dans les Alpilles ont payé un lourd tribut aux incendies de 2022. Même un orang-outan est mort en Gironde après l’évacuation tardive du zoo du Bassin d’Arcachon. Les feux de forêts sont des causes majeures de la disparition et de la modification de la biodiversité et des habitats. Après la course du feu, vient le temps des coulées de boue et des glissements de terrain. Le cycle de l’incendie de forêt commence par des flammes et peut se terminer par des inondations.