L’ex-France -aujourd’hui Norway– s’apprêterait d’ici une quinzaine de jours à quitter en remorque le port de Bremerhaven. Il y est arrivé en hiver 2003, en remorque depuis Miami. L’explosion d’une chaudière en été 2003 en Floride dans le compartiment machine a dispersé l’amiante des calorifugeages dans les substructures du navire. Les parties touchées sont condamnées et interdites d’accès aux visiteurs.
Le gouvernement allemand s’est totalement désintéressé de ce foyer d’insécurité sanitaire. En tant que pays d’accueil ou de transit de ce navire accidenté, il aurait pu dans le cadre de la Convention de Bâle comme dans le cadre de ses réglementations nationales mettre en demeure le propriétaire malais de mettre en œuvre des mesures d’assainissement (voir communiqué du 12 avril ” Dans le port d’Amsterdam “). Ceci n’a jamais été réalisé bien qu’il y ait à bord 45 hommes d’équipage.
Plusieurs hypothèses circulent sur la destination de l’ex-France. Il pourrait servir de lieu de loisir en Asie. Aucun investisseur n’a visité le navire à Bremerhaven en vue de le reconvertir à cette fonction à Singapour, en Malaisie ou en Chine et le seul projet de reconversion touristique immobile émane d’un promoteur français. La reconversion de l’ex-France en Asie n’est pas crédible.
La destruction est beaucoup plus vraisemblable en Chine ou au Bangladesh. Quand bien même certains chantiers s’orienteraient vers une démolition moins dangereuse pour les travailleurs et l’environnement -ce qui reste à mettre en œuvre et à contrôler- l’ex-France avec ses mille tonnes d’amiante et ses milliers de sources radioactives à l’américium 241 contribuant à la détection des incendies est un cas difficile.
Robin des Bois souhaite qu’à la demande de l’Allemagne ou de la Malaisie, pays de l’armateur, le Norway subisse au moins une décontamination préliminaire en Europe comme l’ex-porte-avions Clemenceau.
Imprimer cet article