Chronique d’un naufrage évité
Le 17 août 2016, Robin des Bois a alerté la ministre de l’Ecologie sur la présence à Thourotte de la péniche La Toison d’Or pleine de déchets d’hydrocarbures sur l’Oise en amont de Compiègne.
Sauvetage de la Toison d’Or
Suite à l’alerte de Robin des Bois du 16 août et à la décision de Madame la Ministre de l’environnement de saisir l’ADEME en urgence impérieuse le 18 août, un appel d’offre a été lancé pour vider la péniche Toison d’Or de tous ses fûts d’hydrocarbures. La Toison d’Or immobilisée sur l’Oise à hauteur de Thourotte depuis une vingtaine d’années menace de chavirer. Des irisations s’échappent de la coque. Les travaux commenceront le 16 octobre et devraient durer 6 semaines. Le chantier est délicat compte tenu de l’état dégradé, de la gîte et de la flottabilité de la péniche. Les travaux sont estimés dans un premier temps à un peu moins de 700.000 €.
La marée noire de la Toison d’Or
La Toison d’Or, une péniche abandonnée sur les bords de l’Oise à Thourotte contient 150 à 200 fûts d’un fioul lourd dont la composition exacte n’est pas connue. La cargaison à ciel ouvert diffuse dans l’affluent de la Seine des irisations et des coulées noires qui menacent les canards, les hérons, les grenouilles, les poissons, la Seine et la baie de Seine. La Toison d’Or est en péril imminent de chavirage ou de naufrage à la prochaine crue ou au prochain orage. Face à la menace, les autorités tergiversent et attendent que les responsables potentiels fassent cesser le péril imminent.
Une marée noire et un risque SEVESO seuil haut
L’inquiétude grandit chez les grenouilles et les libellules de la réserve naturelle de la Seine. 15 jours après la rupture d’un pipeline reliant Le Havre à la raffinerie de Grandpuits en Ile-de-France, les industriels et les services de l’Etat sont avares d’information. Les communiqués se succèdent, les non-dits aussi.
Le bilan global dépasserait les 1000 t de pétrole brut déversé dans la nature. Le réseau de ruisseaux, de fossés et de mares a été touché sur plus d’1 km de linéaire. La pollution du canal de Tancarville n’est pas écartée. La nappe d’eau souterraine, l’autre réceptacle de la marée noire, s’écoule vers l’estuaire de la Seine. Le bilan environnemental de l’accident ne peut pas être cerné à ce jour. La dégradation est en cours. Les opérations ne sont pas terminées. Le CEDRE (Centre de documentation de recherche et d’expérimentations sur les pollutions accidentelles des eaux) est venu sur place et ne communique pas à ce sujet.
Position de Robin des Bois sur les gaz et huile de schiste
Robin des Bois déplore que l’ex-ministre de l’Ecologie n’ait pas donné plus de publicité aux permis exclusifs de recherche d’hydrocarbures de schiste qu’il a accordé en mars 2010.
La phase d’exploration est destructive et utilise en grande profondeur des explosifs et des adjuvants chimiques cancérogènes comme le benzène.
Le benzène risque de polluer les ressources aquatiques souterraines et dans certaines configurations géologiques, des micro-séismes sont à redouter.
La sécurité physique et sanitaire des populations est prioritaire. En conséquence, Robin des Bois souhaite que Madame la Ministre de l’Ecologie interrompe définitivement ces prospections d’huile de schiste en Ile de France et de gaz de schiste dans la vallée du Rhône et le Sud et retire les permis de recherche.
Marée noire dans la Crau : rupture de l’infoduc de la Préfecture des-Bouches-du-Rhône
A la suite d’une cause non élucidée, le tuyau à informations de la Préfecture des Bouches-du-Rhône est en panne sèche depuis le samedi 8 août ; entre le vendredi 7 août, date de l’accident, et le samedi 8, ce même tuyau avait déversé sur la presse et l’opinion publique un flux de 4 communiqués.
Il est demandé aux pouvoirs publics de rétablir la communication à l’aide de moyens provisoires. Des questions urgentes n’ont pas de réponse officielle. Elles concernent par ordre chronologique la quantité de pétrole récupérée par le pompage de surface, sa destination et ses modes de valorisation ou d’élimination, les modalités de l’opération de décaissement des terres polluées, l’évaluation des volumes concernés et leur destination aux fins de traitement, ainsi que les modalités de restauration géologique du substrat de la steppe sèche.
Marée noire dans l’estuaire de la Loire , reportage photos – 2008
Marée noire dans l’estuaire de la Loire
Reportage photos Robin des Bois
17 mars 2008, mise à jour le 7 mai 2008
Accident à la raffinerie de Donges
Accident à la raffinerie de Donges. Week end du 16 mars, 30 ans après l’Amoco Cadiz.
Eléments d’information, de comparaison et d’interrogation.
1- La raffinerie Total de Donges est l’un des plus gros émetteurs atmosphériques de soufre en Europe. Elle est à l’origine de plusieurs pics de pollution dans l’estuaire de la Loire. Contrairement à l’ensemble des industries, ses rejets atmosphériques sont en augmentation : 10.507 t en 2005. Le fuel pour navire qui était en cours de chargement sur l’Ocean Quest est une des spécialités de la raffinerie de Donges. Sa teneur en soufre est de 2,2 %. Il provient en particulier du « craquage » de coupes pétrolières que d’autres raffineries n’ont pas les moyens de « valoriser ». Ces résidus de distillation qualifiés de « résidus atmosphériques » sont ou ont été souvent importés à Donges depuis les pays baltes et en particulier de Lithuanie, quand la rafffinerie était exploitée par Elf. Les spécifications du fuel marine produit à Donges sont au dessus des teneurs fixées par la directive européenne 2005 / 33. Dans ce cadre, depuis 2007, une teneur inférieure à 1,5% est d’ores et déjà imposée dans la Manche, la mer du Nord et la mer Baltique ; grâce à l’action conjointe de l’Union Européenne et de l’Organisation Maritime Internationale, cette restriction devrait être étendue rapidement au monde entier.
Marée noire en Loire
Objet: Pollution en Loire depuis le poste à quai de Donge
Encore une erreur de livraison. Tuyaux percés, canalisations trouées, jauges défectueuses, erreurs d’inattention, sont parmi les causes les plus courantes de déversements accidentels d’hydrocarbures dans le milieu naturel et dans le bassin de la Loire (cf dossier sous pdf “Atlas des marées noires dans les eaux intérieures“)
Déjà fin mai 2007, un accident similaire s’est produit au même endroit et pour les mêmes raisons. Il s’agissait alors d’eau de rinçage des cuves d’un des navires en poste au port pétrolier. De plus, le 4 janvier 2006 au niveau de l’appontement n°3 de la raffinerie de Donges, la collision entre le Sigmagas et le Happy Bride a rejeté directement dans la Loire environ 50 m3 de fuel lourd.
Bassin Adour-Garonne : 63 marées noires – 2008
Le Bassin Adour Garonne est-il plus que les autres affecté par un manque de couverture radar. En Haute-Garonne, les lanceurs d’alerte et les vigies de presse sont-ils insensibles aux pollutions par hydrocarbures ou bien la Haute-Garonne est-elle un département de pointe dans la prévention des déversements ?
63 pollutions ont été dénombrées dans le bassin Adour-Garonne réparti entre 6 régions et 25 départements entre janvier 2004 et décembre 2007 grâce à la compilation et à l’analyse de la presse régionale. Le cumul des déversements annoncés comme supérieurs à 100 litres est de 131 tonnes. Le plus important des évènements est l’effondrement du socle d’un bac de stockage de pétrole brut de la Société des Pétroles du Bec d’Ambès. Il est d’autant plus important qu’il est inexpliqué. Il met en lumière les risques de pollution par hydrocarbures dans un estuaire : sous l’action des marées et des renverses, le pétrole a souillé les rives de la Garonne, de la Gironde et même de la Dordogne. La centrale nucléaire de Blaye a dû se mettre en situation défensive face aux risques de colmatage de son système de pompage d’eau de refroidissement.