PCB, dioxines et autres persistants

Ces migrants clandestins invisibles, inodores et invasifs font des voyages court ou long courrier et s’accumulent là où ils n’étaient pas attendus, dans les sédiments, les réservoirs des barrages, le règne animal et le règne végétal, les sols et les masses d’eau et le lait des mammifères. Ils proviennent le plus souvent d’applications industrielles, agricoles, domestiques et bureautiques. En fin de vie et hors de contrôle, ils pourrissent la nôtre, celle des baleines et des vaches dans les prairies.

Aprochim. L’usine à la campagne

4 avril 2011

Suite à l’alerte au début de l’année 2011 sur le dépassement du seuil sanitaire en PCB dans un prélèvement de lait, les investigations élargies dans un périmètre de 3 km autour d’Aprochim aboutissent à ce jour à la mise sous séquestre totale ou partielle du cheptel de 8 exploitations agricoles à Grez-en-Bouère et à Bouère dans la Mayenne. La quasi-totalité des dépassements concerne les viandes et les graisses de veaux. Pour le lait, la situation est fluctuante et à ce jour la commercialisation de la production d’une seule exploitation est suspendue. Les élevages industriels de poules ne sont pas touchés mais ce constat devra être consolidé quand les parcours de plein air seront au printemps rétablis. Par contre, les recherches diligentées par l’Agence Régionale de Santé font apparaître dans les basses cours domestiques des imprégnations en PCB et en dioxines supérieures à la moyenne nationale. La logique géographique de la contamination désigne Aprochim comme responsable principal. Aprochim est l’une des installations agréées en France pour la décontamination des transformateurs et masses métalliques contaminées aux PCB. Elle est en activité depuis 1990 et a traité plus de 200 milles tonnes de matériaux contaminés. Une entreprise voisine d’Aprochim est susceptible de relâcher dans l’atmosphère des PCB et des dioxines ; spécialisée dans le délaquage à chaud de pièces métalliques, elle est en difficultés financières et n’a pas la trésorerie suffisante pour procéder à une analyse de ses rejets atmosphériques.

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Pêche en Ile-de-France : les poissons ne sont plus consommables

18 mai 2010

Les analyses réalisées par l’ONEMA (*) en application du plan national d’actions sur les PCB décidé par le ministère de l’Ecologie sont catastrophiques pour ce qui concerne la Seine en amont de Paris, en aval et dans la capitale. La Marne elle aussi est touchée.

Ces résultats corroborent les inventaires des sites terrestres pollués aux PCB régulièrement réalisés par Robin des Bois. Alors que sur l’ensemble du territoire de nombreux arrêtés préfectoraux interdisent ou restreignent la pêche de loisirs et la pêche professionnelle ou encore informent les pêcheurs des risques sanitaires dus à la consommation des poissons toxiques, Le préfet de la région Ile-de-France, le préfet de police de Paris, la Mairie de Paris et les préfets des Hauts-de-Seine, du Val-de-Marne et des Yvelines restent silencieux à ce sujet.

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Paris Plage ou Paris PCB ?

12 mai 2010

Pour faire face à l’inertie du Préfet de Police de Paris et des maires de Paris et de la Petite Ceinture, Robin des Bois informe les pêcheurs urbains que les barbeaux, les gardons, les anguilles, les brèmes, les rotengles, les sandres, les chevaines et les goujons qui ont fait l’objet d’un échantillonnage et d’analyses de PCB détiennent des taux importants de ces micropolluants cancérogènes et perturbateurs endocriniens.

Ces informations sont disponibles sur le site pollution.eaufrance et méritent une lecture attentive à laquelle les experts de Robin des Bois se sont livrés. Les résultats de cette campagne d’échantillonnage diligentée par le Ministère de l’Ecologie confirment les inquiétudes de Robin des Bois. En effet depuis quelques années, et notamment dans sa 4ème édition de « l’atlas des sites terrestres pollués aux PCB » publié en février 2010, l’association parle du “miracle parisien” grâce auquel des poissons baignant dans les PCB en seraient en même temps exemptés.

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Robin des Bois conseille aux pêcheurs à la ligne d’arrêter de s’empoisonner dans le Nord-Pas-de-Calais

6 mai 2010

* 21 septembre 2007. La commercialisation des poissons pêchés dans la Somme et les points d’eau qui lui sont reliés est interdite de Saint-Quentin dans l’Aisne à Feuillères dans la Somme par arrêté interpréfectoral.

* mai 2008. Robin des Bois publie son premier atlas des sites pollués aux PCB. Il en ressort qu’avec le bassin supérieur du Rhône et le bassin de la Seine, la Picardie et le Nord-Pas-de-Calais sont très riches en sites pollués aux PCB. Des arrêtés d’interdiction et de restriction à la pêche se sont multipliés depuis sur l’ensemble du territoire national. La vallée de la Somme est concernée, depuis 2007.

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PCB : miracles à Paris et dans le Nord

23 févr. 2010

Robin des Bois publie la nouvelle édition de l’inventaire des sites terrestres pollués aux PCB. Cet outil est utile. Il permet aux riverains et aux élus de s’informer et aux services de l’Etat d’intégrer dans la banque de donnée BASOL des sites qui n’étaient pas jusqu’à lors catalogués comme pollués aux PCB. Il est illustré par de nombreuses archives iconographiques.

Le 1er inventaire publié en mai 2008 faisait état de 361 sites. Cette nouvelle version en compte 404.

La propagation se confirme. Les PCB sortent des parcelles initialement polluées, se répandent dans les caniveaux, contaminent les sédiments des ruisseaux et se concentrent dans les vases des cours d’eau et des estuaires puis dans les chaînes alimentaires aquatiques et marines. Il y a à ce sujet une divergence entre le Ministère de l’Ecologie et Robin des Bois. Le premier dit que le traitement à grande échelle des sédiments contaminés n’est pas possible et ne fait rien, le second prétend qu’à petite échelle, pour les lots les plus contaminés, le traitement est urgent et possible.

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Le sinistre PCB

12 févr. 2010

Le sinistre PCB

La catastrophe environnementale, sanitaire et sociale due aux PCB se propage et atteint désormais la mer et les eaux internationales. Les sardines bougent, elles sont mangées par les poissons carnivores, elles entrent dans la composition de la farine de poisson. Les PCB s’accumulent et se concentrent dans les niveaux supérieurs des chaînes alimentaires.

Robin des Bois publie la carte des eaux intérieures et maritimes frappées par des interdictions de pêcher, de consommer ou de transporter toutes espèces de poissons ou des espèces particulières. Cette carte est à rapprocher de l’inventaire terrestre des sites pollués par les PCB régulièrement mis à jour par Robin des Bois et dont la dernière version sera diffusée à la fin de la semaine prochaine *.

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Les épaves déchargent

4 déc. 2009

Une épave est une somme de déchets toxiques. De plus en plus de précautions sont exigées pour la démolition des navires. L’inventaire des matériaux dangereux qui devraient en tous lieux faire l’objet d’un traitement préalable est impressionnant : déchets d’équipements électriques et électroniques, peintures biocides, extincteurs, PCB et amiante sous formes multiples, sources radioactives, fluides toxiques, lubrifiants et hydrocarbures de propulsion.

Une épave est généralement un navire en ordre de marche qui à la suite d’un aléa – guerre, collision, avarie, météo – s’est retrouvé en quelques minutes ou en quelques heures sur les fonds marins. La dépollution préalable n’est pas le propre des épaves. En plus des déchets opérationnels, ces décharges sous-marines stockent et au fil du temps déstockent sur les sédiments et dans l’environnement marin les cargaisons et résidus de cargaison ou de munitions.

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Les vaches et les radiateurs électriques

28 mai 2009

Les vaches et les radiateurs électriques

1- 40.000 vaches sont susceptibles d’être contaminées par les dioxines et de devoir être abattues à la suite du plus gros accident industriel survenu en France depuis la mise en œuvre de la nouvelle directive Seveso en 2003. Cet accident est en fait l’incendie survenu en août 2008 à Saint-Cyprien dans la Loire. Ce site a été identifié par Robin des Bois en mai 2008 comme un ancien site de broyage de radiateurs et de câbles électriques. Il a donc été intégré dans l’inventaire des sites pollués aux PCB diffusé par l’association. En juillet 2008, le site de Saint-Cyprien a fait l’objet d’une mise à jour incluant la pollution PCB dans l’inventaire BASOL du Ministère de l’Ecologie.

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Chronique des vaches sacrifiées

20 févr. 2009

Communiqué édité à l’occasion du salon Primevère de Lyon et du salon de l’Agriculture de Paris

Dans son « Inventaire des sites pollués aux PCB (mai 2008, pdf) », Robin des Bois relevait le site de Vitale Recyclage à Saint-Cyprien dans le département de la Loire (42). Cette initiative de Robin des Bois s’appuyait sur une documentation ancienne montrant que le site de Saint-Cyprien avait fait l’objet depuis les années 70 d’activités de brûlage et de broyage de matériels et radiateurs électriques. En juillet 2008, le Ministère de l’Écologie a légitimé les inquiétudes de Robin des Bois. Il a mis à jour dans sa base de données sur les sites et sols pollués (BASOL) la fiche du site Vitale Recyclage en y ajoutant la pollution des sols par les PCB. Fin août 2008, le même site était victime d’un incendie des stocks de bois de récupération. Le feu a couvé pendant trois mois.

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Décontaminer, détruire et recycler la Reine des Abers

4 août 2008

Supplément du bulletin A la casse.com

Construite en 1966, la Reine des Abers attend d’urgence une démolition dans l’Aber-Benoît près de Brest. Cet ex-cargo sablier est représentatif d’une flottille en fin de vie dangereuse pour la sécurité portuaire et pour l’environnement. Par manque de disponibilité d’entreprises spécialisées dans la démolition des navires, nombre de bacs, de dragues, de barges, de pontons, de bateaux de pêche attendent dans les ports, les abers, les estuaires, les fleuves, les canaux et autres pièces d’eau, on ne sait quelle issue miraculeuse. Ainsi la Reine des Abers s’est vue un temps promise à une reconversion culturelle. Ce type de navires construit dans les années 60 -70 recèle des quantités importantes d’amiante, de PCB, de peintures au plomb et à l’étain et de résidus d’hydrocarbures. De petite taille – 22 m de long pour la Reine des Abers – ils cumulent les déchets toxiques dont la dispersion à l’issue du naufrage ultime ou de la destruction à l’ancienne porte atteinte à la qualité générale de l’environnement.

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