Convention OSPAR pour la protection de l’Atlantique du Nord-Est
Convention OSPAR pour la protection de l’Atlantique du Nord-Est
Compte-rendu de la Commission 2009
22 – 26 juin 2009. Bruxelles
CR_OSPAR_09
OSPAR est une convention de coopération internationale ébauchée en 1972 et dédiée à la protection de l’environnement marin de l’Atlantique du Nord-Est. Quinze gouvernements des côtes et îles occidentales d’Europe dont la France en sont membres ainsi que la Communauté Européenne. La Finlande, le Luxembourg et la Suisse sont des Parties contractantes au titre de l’influence des fleuves et des rivières qui les traversent sur la qualité des eaux marines de l’Atlantique. Les frontières d’OSPAR pourraient s’étendre l’année prochaine avec l’inclusion dans – son périmètre de Madère et des Canaries dont les gouvernements régionaux autonomes sont en ce moment consultés par les gouvernements du Portugal et de l’Espagne. Peu connue du grand public, la Commission OSPAR est pourtant pionnière dans le domaine de la surveillance du milieu marin et de la création d’aires marines protégées.
Robin des Bois est observateur à la Commission OSPAR depuis 2005 avec le WWF, Kimo International et Seas at Risk.
Lettre ouverte à Mel Gibson
Cher Mel Gibson,
Nous avons lu dans l’article du Lloyd’s List daté du 12 septembre 2007 «From Carbon footprints to CO2 Ship blueprints» que vous apportiez ouvertement votre soutien au projet de conception d’un navire deux fois plus grand qu’un vraquier “capesize” (100-160.000 tpl) afin de transporter du dioxyde de carbone (CO2). « Le directeur de BW Shipping, Andreas Sohmen-Pao, révèle ses ambitions « vertes » et a trouvé un allié en l’acteur Mel Gibson ». L’objectif est d’utiliser le CO2 pour rendre les champs de pétrole et de gaz plus productifs par la technique de récupération renforcée. Plus de 40 millions de tonnes de CO2 sont utilisés en moyenne chaque année aux Etats-Unis pour récupérer le pétrole avec cette technique. La plupart de ce CO2 provient de réservoirs naturels de profondeur alors que 5% sont produits industriellement. Une partie du CO2 utilisé pour la récupération renforcée est stockée dans les puits d’hydrocarbures d’où ils s’echappent à moyen terme, à l’exception du projet pilote de Weyburn au Canada où le CO2 est recapturé et ré-injecté pour une séquestration permanente.
Une pollution volontaire
L’Ece, battant pavillon des Iles Marshall, a sombré le 1er février dernier à l’ouest de la presqu’ile de La Hague par 70 m de fond à la suite d’une collision avec le vraquier General-Grot Rowecki. Le General-Grot Rowecki transportait des minerais de phosphate à destination de la Pologne et l’Ece 10.000 t d’acide phosphorique à destination de la Belgique. En 2005, le CROSS Jobourg a répertorié 246 passages de chimiquiers transportant de l’acide phosphorique et 138 navires transportant du minerai de phosphate. Immédiatement après le naufrage, les autorités et les observateurs ont déclaré que la cargaison de l’Ece ne présentait pas de risques significatifs pour l’environnement marin. L’association Robin des Bois a, quant à elle, déploré que l’Ece n’ait pas pu être remorqué dans un endroit refuge où l’acide phosphorique aurait pu être totalement ou en partie transféré. Dans un 2ème temps Robin des Bois a souligné l’écotoxicité de l’acide phosphorique auquel sont associés de nombreux métaux lourds, toxiques, persistants et bioaccumulables; d’autre part, la contribution de l’acide phosphorique à la prolifération des algues vertes et des planctons toxiques a été mise en avant. Seul le Ministère de l’Environnement a considéré en même temps que Robin des Bois que « la présence au fond de la mer de 10.000 t d’acide phosphorique était préoccupante ».
Un chasseur de baleine arrêté en Nouvelle-Calédonie
Goro Nickel – Communiqué n°4
Suite à la décision du tribunal administratif de Nouméa, la société minière Goro Nickel est contrainte de suspendre le chantier d’une unité de production de nickel et de cobalt dans la province Sud de la Nouvelle-Calédonie.
L’étude d’impact réalisée en 2002 négligeait les effets négatifs des rejets liquides sur les baleines à bosse qui de juin à septembre se regroupent dans les eaux littorales de la baie du Prony et du canal de la Havannah. La chasse aux baleines à bosse est interdite depuis 1966. Elles migrent entre l’Australie et la Nouvelle-Calédonie où selon les observations elles s’accouplent et élèvent les baleineaux. Les eaux lagunaires sous l’influence des rejets de l’usine Goro Nickel sont une destination finale pour cette population de baleines à bosse australes. Les effets des perturbations acoustiques des rejets de l’usine éjectés en mer sous haute pression par une canalisation de 1 km de long sont sous-estimés. Les risques de marée noire induits par le trafic maritime ne sont pas abordés.
L’Ece, les algues vertes et les planctons toxiques
Ece – Communiqué n°3
Le lien entre le phosphore et la prolifération des algues vertes et autres efflorescences toxiques algales et planctoniques est connu depuis plusieurs années. Les conventions internationales et les acteurs nationaux s’efforcent de maîtriser et de réduire le déversement des nutriments dans la Manche et la mer du Nord. Les 10.000 t d’acide phosphorique dans les citernes de l’Ece correspondent à 1/40 ième de la consommation annuelle d’engrais super-phosphatés sur l’ensemble du territoire français (année de référence 2004). Elles représentent un potentiel significatif d’eutrophisation des eaux marines et côtières et de prolifération des planctons comme les dinophysis, les Alexandrium et les pseudo-nitschia susceptibles de produire des toxines dangereuses pour les consommateurs de coquillages. Dans le cadre de la convention Ospar portant sur la protection du milieu marin de l’Atlantique du Nord-Est, la Grande Bretagne déclare 2.900 t de rejets de phosphates dans la Manche (année de référence 2002) suite aux ruissellements et au transport par les fleuves de résidus de l’utilisation des engrais super-phosphatés et des détergents.
Retour sur l’Ece *
Ece – Communiqué n°2
Labellisé “non catastrophe” par les hautes autorités médiatiques, écologiques et scientifiques de la communauté nationale – le ministère de l’Ecologie mis à part – le naufrage de l’Ece et la dispersion de sa cargaison dans la Mer de la Manche vont générer, malgré tout, une perturbation notable de l’écosystème marin notamment à cause de la quantité et de la qualité de sa cargaison.
Cet événement de mer est lié à la consommation européenne des engrais super phosphatés : les deux navires impliqués transportaient du minerai de phosphate et de l’acide phosphorique. L’acide phosphorique d’origine marocaine transporté par l‘Ece contient en moyenne 40 mg/kg de cadmium. Les 10.000 tonnes immergées véhiculent environ 400 kg sous forme dissoute de ce métal toxique pour tous les maillons des chaînes alimentaires marines notamment le plancton et les crustacés. A titre de comparaison la Grande-Bretagne déclare comme rejet annuel dans la Manche 800 kg de cadmium (année de référence 2002) Cette déclaration faite dans le cadre de la Convention Internationale OSPAR portant sur la protection du milieu marin de l’Atlantique du Nord-Est ne peut pas à son tour être comparée à une déclaration française puisque la France n’a fait dans cette instance internationale aucun reporting cadmium global depuis 1996. S’il est bien entendu correct de dire que l’acide phosphorique ne s’accumule pas dans les organismes – il se contente de les brûler – on ne peut absolument pas en dire autant des micro-polluants cachés dans l’acide phosphorique. Le cadmium dans l’acide phosphorique est accompagné par l’arsenic, l’uranium, le chrome et d’autres métaux lourds.
Chimiquier accidenté dans la Manche
Ece – Communiqué n°1
Objet: collision entre l’Ece et le General Grot Rowecki.
Robin des Bois demande à la Préfecture Maritime de Cherbourg et aux autorités britanniques d’appliquer la doctrine du port refuge pour le chimiquier ECE transportant 10.000 t d’acide phosphorique.
Il s’agit de ne pas répéter l’épisode du Ievoli Sun contenant plus de 4.000 t de styrène qui a sombré dans le rail des Casquets alors qu’il était tracté en direction du Havre ou de Cherbourg par l’Abeille Flandre le 31 octobre 2000.
Coraux-Nickel
Goro Nickel – Communiqué n°3
Note: l’occupation du site a été levée le vendredi 4 février 2005. Voir également les communiqués “Baleines Nickel-Chrome” du 17 novembre 2004 et “Garo Nickel” du 26 novembre 2004
L’association Robin des Bois soutient le blocus des entrées du chantier de la mine Goro Nickel en Nouvelle-Calédonie. Cette action est entreprise par le comité Rheebu Nuu regroupant les populations locales et les chefs coutumiers Kanak. Elle vise à protester contre l’implantation de ce projet minier canadien – extraction du nickel et affinage du cobalt – contesté par la communauté scientifique néo-calédonienne et mondiale pour ses effets négatifs sur la flore terrestre et l’environnement marin.
Garo Nickel !
Goro Nickel – Communiqué n°2
En Nouvelle-Calédonie, le projet Goro Nickel est catastrophique pour l’environnement marin et les récifs coralliens. Il est aussi désastreux pour l’environnement terrestre. Les incendies de forêts en Nouvelle-Calédonie démontrent l’insuffisance des moyens humains et techniques mis à disposition pour lutter contre les catastrophes. Cette insuffisance à terre est dupliquée en mer et sur le littoral. Les marées noires et chimiques générées par les arrivées de matières premières et les exportations de la mine de Goro-Nickel ne seraient pas traitables. Le plan et les moyens Polmar en Nouvelle-Calédonie sont dérisoires (1).
Baleines Nickel-Chrome
Goro Nickel – Communiqué n°1
Sujet : mine de nickel à Goro, au Sud de la Nouvelle-Calédonie.
Le projet en Nouvelle-Calédonie de la compagnie minière canadienne Inco connue au Canada et en Amérique Centrale pour ses infractions aux droits de l’Homme et de l’environnement doit être immédiatement suspendu par le gouvernement français, c’est-à-dire le Ministère des Finances qui contribue au projet et le Ministère de l’Ecologie qui est responsable de la protection de la biodiversité en Nouvelle-Calédonie.