Déchets nucléaires : rien de neuf
Objet : Uranium appauvri
Les « révélations » sur un trafic d’uranium appauvri issu du retraitement à l’usine de La Hague entre la France et la Russie qui font l’actualité du jour n’apportent rien de nouveau. En vérité ce trafic entre la France et la Russie existe depuis le début des années 70. Il a été révélé au très grand jour et à l’opinion internationale grâce à l’intervention de deux membres du mouvement Greenpeace le 26 août 1984, vingt quatre heures après le naufrage en mer du Nord du Montlouis transportant 400 tonnes d’uranium appauvri entre le Havre et le port alors russe de Riga. Le scandale a alors fait le tour du monde et les unes de tous les journaux y compris français pendant plusieurs semaines, le temps nécessaire à la récupération dans l’épave des fûts qui ne s’en étaient pas échappés. Les explications fournies par les opérateurs étaient exactement les mêmes qu’aujourd’hui mais l’affaire avait fait un bruit énorme ; survenant en pleine guerre froide elle éclairait d’un jour inattendu et coopératif les relations entre la France et la Russie et des accointances sur les matériaux fissiles qui n’ont jamais été remises en cause.
Pierre-le-Grand
Pierre-le-Grand : note d’information n°3
Robin des Bois accueille avec une satisfaction relative le fait que le Pierre-le-Grand, croiseur russe à propulsion nucléaire, mouille au large de Toulon. Il ne semble pas que ce choix puisse être justifié par le tirant d’eau du navire (8 m 80) car les bassins du port militaire de Toulon sont adaptés aux porte-avions américains du type Nimitz dont le tirant d’eau est de 11 m 30. Par ailleurs, le Clemenceau a un tirant d’eau de 8 m 60 et le Charles-de-Gaulle de 8 m 50. Les navires pétroliers ravitailleurs de la Marine Nationale Meuse, Var, Marne, Somme, basés à Toulon, ont des tirants d’eau de 8 m 65 (et jusqu’à 10 m 80 en charge maximale). Enfin, le port de commerce de Brégaillon-La Seyne, qui est à côté du port militaire, accueille des navires jusqu’à 9 m 50 de tirant d’eau.
Le Pierre-le-Grand en rade à Toulon
Le croiseur russe à propulsion nucléaire Piotr Velikiy (Pierre-le-Grand) ex-Yuri Andropov arrive en rade de Toulon jeudi 5 novembre, sauf contre-ordre. La menace est réelle. En routine, le Piotr Velikiy emporte des missiles à capacité nucléaire. Ce rescapé de la guerre froide est le dernier de la classe Kirov à être en activité. Ses sister-ships sont en attente de démantèlement et de désactivation nucléaire. Habituellement cantonné dans l’océan arctique où il a été soupçonné d’avoir torpillé le Koursk, le Piotr Velikiy est saisi d’une gesticulation inquiétante. Après sa tournée en Méditerranée, il est prévu qu’il se rende en mer des Caraïbes pour participer à d’improbables manœuvres russo-vénézuéliennes. Cet aventurisme est d’autant plus surprenant que les navires de surface russes à propulsion nucléaire souffrent de problèmes de maintenance et limitent généralement leur sortie à proximité de leur port de base, en l’occurrence Severomorsk près de Mourmansk.
Pierre-le-Grand – Deux réacteurs nucléaires russes de 300 mégawatts sur la Côte-d’Azur
Le croiseur russe à propulsion nucléaire Piotr Velikiy ferait escale à Toulon début novembre. Ce navire amiral de la flotte du Nord a été mis sur cale en 1986 au moment même où l’ingénierie nucléaire russe brillait de mille feux à Tchernobyl. En 1996, l’explosion d’une turbine à bord a fait cinq morts. Les deux réacteurs embarqués sont chacun de 300 mégawatts. Le croiseur lourd Piotr Veliki a récemment participé activement à des exercices navals avec tirs de missiles en Arctique.
Uranium SOCATRI- Tricastin
Uranium SOCATRI- Tricastin
Note d’information n°3
L’évènement du 7 juillet sur le site de la SOCATRI (Société Auxiliaire du Tricastin) n’est pas clos contrairement à ce qu’à déclaré le directeur de l’IRSN (source: journal Libération du 19 juillet). Le Haut Comité pour la Transparence et l’Information sur la Sécurité Nucléaire a demandé à l’issue de sa réunion spéciale du 16 juillet que le suivi environnemental soit maintenu.
La “butte de terre” sur l’emprise SOCATRI contient 14.806 m3 de déchets mixtes chimiques et radioactifs plus un tonnage non quantifié de boues contaminées par du chrome notamment. Les déchets radioactifs contenant des sous-produits chimiques toxiques sont issus de production ou d’activités d’expérimentation de la force nucléaire de dissuasion. Ceci n’est pas une information secrète. Cette “butte de terre” fait l’objet d’une fiche d’identification dans les inventaires publics des déchets radioactifs réalisés par l’ANDRA, dont la dernière version a été publiée en juin 2006 (en lien). Les déchets qui font l’objet d’une estimation quantitative se répartissent en 760 m3 de déchets d’enrichissement de l’uranium, 46 m3 de filtres de conditionnement et 14.000 m3 de résidus en provenance du site de COMURHEX, filiale d’AREVA à Malvesi, près de Narbonne, spécialisée dans la conversion de l’uranium naturel en UF4 (tétrachlorure d’uranium). Entre 1959 et 1983, COMURHEX a produit environ 15.000 tonnes d’UF4 issu du retraitement de combustibles irradiés (source AREVA. Les déchets des bassins de COMUHREX Malvesi. 23 mai 2008. Réunion du Plan National de Gestion des Matières et Déchets Radioactifs).
La pollution chimique de la nappe phréatique au droit du site SOCATRI est signalée par une fiche BASOL dans l’inventaire des sites pollués du MEEDDAD (en lien).
Uranium SOCATRI
Uranium SOCATRI- Tricastin
Note d’information n°2
Dans le cadre de la réunion exceptionnelle tenue hier par le Haut Comité pour la transparence et l’information sur la sécurité nucléaire au sujet du rejet d’uranium de SOCATRI, le représentant de l’association Robin des Bois a souligné que la SOCATRI est responsable d’une pollution chimique persistante des eaux souterraines. La source de cette pollution est considérée comme accidentelle et remonterait à 1996. Elle concerne le chrome VI et le nickel. La contamination de la nappe n’est pas accompagnée de restrictions d’usage. L’action de dépollution consiste à pomper les eaux contaminées et à les traiter. Ces informations sont disponibles sur le site BASOL du Ministère de l’Ecologie.
Pollution radioactive – Tricastin
Uranium SOCATRI- Tricastin
Note d’information n°1
Après l’erreur de gestion de la solution d’uranium au Tricastin et le déversement hors site, la décontamination du parcours terrestre a commencé.
A raison déclarée de 12 g d’uranium par litre, la quantité globale déversée a transformé les sédiments, les algues et l’ensemble de la végétation aquatique et planctonique des cours d’eau adjacents en déchets faiblement radioactifs. Au fur et à mesure que la teneur en uranium de l’eau diminue, celle des sédiments augmente. Il importe que les limons et les végétaux en aval du point de rejet soient curés et extraits afin d’éviter la contamination à long terme de l’écosystème local et de ses chaînes alimentaires. La décontamination du parcours aquatique de la solution d’uranium doit être programmée. Il convient de traiter le risque environnemental à long terme même si le risque sanitaire immédiat est considéré comme négligeable.
Plutonium Transmanche
Un arrivage de plutonium retraité au Royaume-Uni est attendu dans le port commercial de Cherbourg. Ce premier voyage est partie d’un contrat global initial portant sur « quelques centaines de tonnes ». Le plutonium est utilisé dans des combustibles de réacteurs nucléaires civils et il peut aussi être utilisé avec un réel taux d’efficacité dans les armes de destruction massive. L’épandage ou même l’immersion provisoire de plutonium au fond de la mer de la Manche suite à un attentat ou à un accident survenus au navire porteur jetteraient toute l’Europe du Nord dans une crise sociale, économique et écologique importante et durable.
Plutonium, échange avec le Haut Comité
15 avril 2008
Après le communiqué du 17 mars intitulé “Quelle transparence sur le plutonium ?”, des contacts ont été noués entre le président du Haut Comité pour la transparence et l’information sur la sécurité nucléaire et le président de l’association Robin des Bois. Vous trouverez en lien le courrier envoyé par M. le Sénateur Revol, président du Haut Comité, au président de Robin des Bois.
D’autre part, l’association dans le cadre de l’article 19 de la loi sur la transparence nucléaire a demandé par courrier à AREVA des informations sur ce transfert de plutonium entre le Royaume-Uni et la France.
Le plutonium viendra-t-il en carrosse ?
L’absence d’information sur le transfert de plutonium depuis la Grande-Bretagne jusqu’en France a été consolidée par AREVA et l’Autorité de Sûreté Nucléaire lors de la dernière réunion de la Commission Spéciale et Permanente d’Information de la Hague qui s’est tenue hier à Cherbourg.
L’industriel et son contrôleur se réfugient dernière des clauses de confidentialité commerciale et de secret industriel. Cette posture n’est pas admissible quand il s’agit de plutonium, une matière stratégique, dangereuse, diplomatique, à triple usage civil, militaire et terroriste, qui nourrit dans le monde entier des tensions politiques.