Sous l’empire de l’EPR
Séance folle hier au Conseil Supérieur de la Prévention des Risques Technologiques (CSPRT) devenu pendant quelques heures le conseil de promotion des risques technologiques.
Pendant cinq heures, les organismes de contrôle de la filière nucléaire – ASN et IRSN* -, les fabricants et exploitants – AREVA et EDF-, les experts du Groupe permanent pour les équipements sous pression nucléaires (GPESPN), de la sous-commission permanente appareils à pression et certains membres du Conseil ont minimisé les risques de rupture brutale de la cuve du réacteur EPR de Flamanville en Normandie dus au surplus de carbone dans l’acier des calottes supérieures et inférieures**.
Le 14 juillet 2017 est nucléaire
Malheureusement, la France et les Etats-Unis ont publié un communiqué commun dénonçant le Traité sur l’interdiction des armes nucléaires comme une nuisance et une menace pour la paix mondiale.(1)
Le Traité sur l’interdiction des armes nucléaires a été adopté le 7 juillet 2017 sous la tutelle des Nations-Unies par 122 pays. Il s’inspire de la Convention sur l’interdiction des armes chimiques initiée par la France. Il est complémentaire du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires et du Traité sur l’interdiction des essais nucléaires. Dans son préambule, il évoque à la fois les conséquences catastrophiques de l’usage des munitions nucléaires et celles des détonations accidentelles.
Kafka dans l’EPR – n°1
La cuve confine le feu nucléaire. La cuve du réacteur EPR de Flamanville dans la Manche serait soumise pendant les 60 ans d’exploitation programmés par EDF et AREVA à des agressions thermiques, hydrauliques, mécaniques et neutroniques considérables. La cuve ne doit pas être robuste, elle doit être indestructible.
« La démonstration de sûreté nucléaire exclut la rupture de la cuve car aucune disposition raisonnable de limitation des conséquences pour la gestion de l’installation, pour le personnel, la population et l’environnement ne peut être définie » (source : rapport du Groupe de Suivi « Cuve EPR » du HCTISN, Haut Comité pour la transparence et l’information sur la sécurité nucléaire).
Hanford – La Hague, la fratrie nucléaire
Le complexe militaro-nucléaire d’Hanford, État de Washington, États-Unis, est en train de gérer son premier effondrement d’une galerie où sont accumulés des déchets radioactifs historiques.
Si l’extraction du plutonium à partir des combustibles irradiés est arrêtée à Hanford depuis les années 1980, elle continue dans la presqu’île de la Hague, en roue libre et hors de tout contrôle ou stratégie politique. Si quelqu’un depuis 6 mois a entendu un candidat à la présidence de la France ou un ministre prononcer nommément le mot « plutonium », qu’il prévienne immédiatement Robin des Bois par mail.
Fukushima / Takahama : la French touch
– Vendredi 11 mars 2011, la France est impliquée dans la catastrophe de Fukushima. Le réacteur accidenté n°3 exploité par TEPCO (Tokyo Electric Power Company) fonctionnait au MOX, un combustible mixte d’uranium enrichi et de plutonium particulièrement toxique, dispersif et persistant en cas de fusion du cœur et d’excursion nucléaire. Le MOX est qualifié par « Atomic Anne », présidente d’Areva, de produit phare témoignant des succès d’Areva à l’exportation.
Tchernobyl : 29 bougies et un incendie
Les forêts autour de Tchernobyl sont envahies par la broussaille faute d’entretien et à cause des taux élevés de radiation qui sont considérés comme un frein à la décomposition des végétaux. La zone est interdite pour les humains, elle est propice pour les incendies.
Un incendie non maîtrisé dans les forêts contaminées ne serait pas une catastrophe comparable en terme d’impact sanitaire et environnemental à Tchernobyl 1986 ou à Fukushima mais il pourrait être considéré comme un « accident grave » dans l’échelle INES (Échelle internationale des événements nucléaires) en prenant seulement en compte la redistribution atmosphérique du Césium 137. Si les incendies actuels ou futurs s’approchaient à quelques kilomètres du réacteur accidenté, la remobilisation des particules de plutonium et d’américium 241 aggraverait les conséquences.
Crash Test, résisteront-elles ? – 2015
Lire la suiteA320 Germanwings
Il y a à la fois urgence à planifier la dépollution et à dépolluer le site du crash. L’avion s’est écrasé en lisière d’une zone Natura 2000. Le kérosène et les huiles n’ont pas brûlé. Les hydrocarbures se sont dispersés sur environ 1 ha. Un torrent en contrebas peut entraîner les polluants vers la rivière Bléone, affluent de la Durance. La fonte des neiges et les pluies de printemps sont des facteurs météorologiques aggravants qui risquent d’éparpiller les déchets. Ceux-ci peuvent être contaminés par du sang ou des pièces anatomiques et doivent être assimilés à des DASRI (Déchets d’Activités de Soins à Risques Infectieux). Des débris comme les mousses et les textiles sont susceptibles de s’envoler. Le secteur sinistré est extensible.
Le nucléaire s’éclaire à la bougie
Loi de Transition Energétique – Communiqué n°2
Depuis 10 mois, la seule instance de concertation sur les activités nucléaires industrielles et médicales qui soit prévue par la Loi est éteinte et ensevelie sous les blablas, les injonctions, les tribunes et les enjeux politiques. Le nucléaire exige mieux.
Le Haut Comité pour la Transparence et l’Information sur la Sécurité Nucléaire (HCTISN) n’existe plus. S’il revenait à la vie, il regrouperait à nouveau des élus du Sénat et de l’Assemblée Nationale, des représentants des Commissions Locales d’Information, des ONG, des exploitants, des personnes qualifiées, l’ASN (Autorité de Sûreté Nucléaire), l’IRSN (Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire) et des représentants de l’Etat. En application de l’article L 125-34 du code de l’Environnement, le Haut Comité est une instance d’information, de concertation et de débat sur les risques liés aux activités nucléaire et l’impact de ces activités sur la santé des personnes, sur l’environnement et sur la sécurité nucléaire.
Marée noire à Diélette / Flamanville
Une drague a chaviré dans le port de Diélette / Flamanville sur la côte ouest du Cotentin. Elle contient 17 ou 23 t de gasoil selon les sources. Le secteur est envahi par une odeur nauséabonde. Une marée noire est en cours de formation. Des barrages anti-pollution ont été déployés pour limiter la dispersion. Le pompage des eaux polluées n’a pas commencé. Il est prévu de tenter de redresser le navire mercredi.