Le recyclage n’est pas exempt de dangers. Citron (Centre International de Traitement et de Recyclage des Ordures Nocives) vient pour la deuxième fois d’être victime d’un incendie accidentel. Implanté dans la zone industrialo-portuaire du Havre, Citron entend recycler à des prix attractifs des déchets industriels spéciaux (DIS) comme les piles et accumulateurs, les tubes fluorescents au mercure, les boues d’hydroxydes métalliques, les emballages souillés, les thermomètres au mercure et autres déchets mercuriels et contaminés aux métaux lourds “de toutes catégories”. La montée en puissance de l’usine s’est soldée par un incendie le 23 mai 1999 et hier, 20 juillet 2000. Alors que Citron n’a toujours pas prouvé la faisabilité du recyclage pyrométallurgique dont il a l’exclusivité, des milliers de tonnes de déchets à recycler s’entassent dans les halles de stockage et à l’extérieur. A ce capharnaüm s’ajoutent des conteneurs de déchets radioactifs issus du démantèlement de l’entreprise qui occupait précédemment le site, une usine d’engrais superphosphatés fermée par Hydro Agri France.
Aux difficultés techniques du procédé Citron s’ajoutent donc les risques d’un stockage illimité de substances et matériaux dont la recyclabilité n’est pas prouvée. Les prix “attractifs” consentis par Citron attirent des marchés étrangers et français. L’armée française envoie chez Citron ses stocks de piles et accumulateurs usagés.
Robin des Bois demande, avant qu’un troisième accident ne survienne, la suspension immédiate des arrivages de déchets multiples collectés par le service commercial de Citron, la remise à plat du dossier technique tant en ce qui concerne le procédé que les conditions de stockage, et l’abrogation de l’arrêté préfectoral autorisant l’exploitation.
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