Le stade du goudron
40 000 tonnes de goudron ont été excavées du site et incinérées dans des conditions médiocres, y compris dans des cimenteries. Le goudron avait été oublié par Gaz de France depuis la fermeture de l’usine à gaz du Cornillon en 1957. Le goudron, sous-produit fatal de la distillation du charbon est nocif pour les nappes phréatiques.
Le stade du Megabombus ruderatus
Les cloaques de goudron étaient enfouis à partir de trois mètres de profondeur. La friche du Cornillon avait été recolonisée par des arbustes épineux et fruitiers. Selon André Pouvreaux, directeur du laboratoire de neurobiologie comparée des invertébrés, à Bures-sur-Yvette, le Mégabombus ruderatus, alias le “bourdon des friches”, insecte strictement protégé en Ile-de-France aurait pu être représenté sur la friche du Cornillon. Son rôle pollinisateur est utile aux vergers de la banlieue Nord de Paris. Malgré les assurances de Mr. François Kosciusko-Morizet, aucun inventaire faune-flore n’a été réalisé sur le site. Les bulldozers sont arrivés avant les naturalistes, au mépris total de la loi.
Le stade de la nappe phréatique qui pue
Après les travaux précipités de décontamination, une nouvelle pollution des eaux souterraines a été décelée. Lors d’un carottage complémentaire – un sondage de “précaution” – une odeur pestilentielle s’échappant du forage a dû être masquée par un arôme artificiel. Pendant une semaine en février 1995, le canal St-Denis sentait le chewing-gum. Le pompage de la nappe phréatique s’avérant prohibitif, il a été décidé de la confiner. Pendant les épisodes pluvieux, cette nappe d’hydrocarbures lèchera la pelouse du Grand Stade. No smoking.
Le stade des robinsons volontaires
C’est le surnom attribué par le journal municipal de St-Denis aux marginaux installés pendant 12 ans sur la friche industrielle du Grand Stade. Vivant sous des tentes ou des cabanes de fortune, sans eau, sans électricité, ils ont été “reconduits” dans leur pays d’origine ou réinstallés dans des conditions décentes après d’interminables actions ou pressions de Robin des Bois et d’Interlogement. Robin des Bois a interrompu les travaux le 4 mai 1994. Aucune disposition n’avait été prise pour protéger un robinson volontaire et solitaire réfugié sous sa tente à quelques dizaines de mètres des premières excavations, alors que le cabinet WCI Eco-Audit responsable du diagnostic des pollutions avait demandé que toutes les dispositions soient prises pour protéger le personnel et les populations avoisinantes.
Le stade But à gaz
La réhabilitation forcenée du terrain de l’usine à gaz de Saint-Denis a eu un effet positif. Robin des Bois en deux ans de recherche a identifié 855 sites analogues et Gaz de France sous la pression des municipalités concernées, a entrepris un programme d’information et de réhabilitation des sites pollués.
Le stade des bactéries
Sur l’emprise du futur Grand-Stade, GDF a installé un site expérimental de décontamination par bactéries de 5 000 tonnes de terres polluées aux hydrocarbures polyaromatiques dont le benzène qualifié de cancérigène par l’organisation Mondiale de la Santé.
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