Les épaves de cétacés rendent dans les profondeurs de la mer une multitude de services aux ressources halieutiques et aux écosystèmes. Les carcasses de baleines sont comme des oasis dans les déserts terrestres. Les études scientifiques ont montré que dans un premier temps les requins, les poissons charognards et les crustacés planctoniques profitent de cette aubaine. Dans une deuxième phase qui peut durer de quatre mois à cinq ans, les sédiments dans un rayon de plusieurs mètres sont enrichis par des matières organiques, et les épaves de baleines génèrent un écosystème exclusif et complexe intégrant des échinodermes, des mollusques, des poissons, des vers et des bactéries spécialisés dans la dégradation des composés organiques complexes. Dans la phase 3 entrent en jeu les bactéries capables d’assimiler le soufre contenu dans les os. Cette phase sulfophile peut durer de vingt ans à quatre vingt ans. Enfin des organismes suspensivores comme les anémones de mer utilisent les os des baleines comme des récifs naturels pendant au moins un siècle.
En conséquence, Robin des Bois, auteur de la synthèse « De l’utilité des baleines » recommande que le cachalot échoué près de Toulon le samedi 20 mars soit immergé dans un lieu propice et protégé des engins de pêche. Sa carcasse devrait ensuite faire l’objet d’observations scientifiques qui permettront encore une fois de souligner la contribution positive des cétacés à la survie des océans.
Cette perspective devrait s’appliquer aux carcasses de mammifères marins notamment quand il s’agit d’adultes et de cachalots qui selon les observations déjà réalisées sont les amendements les plus riches pour les milieux marins. Le sanctuaire Pelagos et les aires maritimes protégées sont des sites prioritaires pour réaliser ces expériences.
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