La tempête lève un voile. Sur le pont du Krokus gisent désarrimés et en instance de rupture des camions-poubelles, des camions accidentés, des camions CO2, des remorques éventrées d’où s’échappent des cargaisons entières de pneus usagés, de déchets de garages, et de gros blanc électroménager de la famille des DEEE (Déchets d’Equipement Electrique et Electronique).
Les exportateurs européens en accord avec les opérateurs portuaires et les armateurs utilisent les camions vétustes en guise de conteneurs maritimes. Les pneus sont douteux, les camions sont polluants et accidentogènes, les DEEE non garantis – ils ne sont d’ailleurs pas étouffés par les suremballages, au moins 20% d’’entre eux contiennent des PCB – mais en Afrique c’est bien connu ça peut toujours servir.
Plusieurs camions et remorques sont tombés à la mer. L’Organisation Maritime Internationale autorise ces chargements en pontée de véhicules roulants. En conséquence, les fonds des autoroutes de la mer sont tapissés de bulldozers, de poids lourds, de tracteurs, de déchets et de micro marées noires qui sont autant de risques et de nuisances pour les marins pêcheurs.
Le Krokus, ex- Turkus, ex-Hermia, ex- CMBT Effort, ex- Eal Ruby, ex- Guatemala, ex- Euro Florida est un déficient chronique dans le cadre des inspections de sécurité. Son armateur est polonais, son pavillon maltais, sa société de classification de second rang. Il a été remorqué le 9 décembre par l’Abeille Bourbon vers le port de Brest.
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