Objet : Réaction à la Cérémonie d’inauguration de l’extension de l’usine de retraitement de combustibles irradiés de La Hague.
D’ici l’an 2000, l’usine atomique de La Hague devrait recevoir 6.000 tonnes de combustibles irradiés étrangers.
Depuis 1980, la Cogema (Compagnie Générale des Matières Nucléaires) a importé dans son site de La Hague environ 1.000 tonnes de combustibles irradiés japonais produits par 11 compagnies privées dont la plus puissante est la Kansaï Electric Power Company qui exploite 9 réacteurs nucléaires dans la Préfecture de Fukiu que les Japonais appellent “Les Champs Elysées du Nucléaire”.
En l’an 2000, près de la moitié des déchets produits par l’usine de retraitement de La Hague sera générée par les combustibles irradiés étrangers. Partout, les gouvernements rencontrent les mêmes difficultés que la France à trouver des solutions pour la gestion des déchets radioactifs.
Aujourd’hui 14 avril 1992, le Japon n’a repris que 251 kilos de plutonium qui peut être utilisé à des fins civiles ou détourné à des fins militaires ou terroristes.
Aucun accord inter-gouvernemental n’oblige le Japon à reprendre ses déchets et c’est seulement dans le cadre de contrats commerciaux entre le retraiteur Cogema et les producteurs (compagnies électriques) qu’ont été signées des clauses imprécises prévoyant le retour des déchets dans les pays d’origine.
Les réponses officielles que nous avons obtenues sont aléatoires et sibyllines : –”Les contrats existent tous. Ils prévoient très clairement le retour de l’ensemble des déchets dans le pays d’origine et ce, sans condition. C’est à dire que le retour n’est pas subordonné à la mise en place effective d’un éventuel site de stockage des déchets dans le pays d’origine. Ceci est la responsabilité du pays d’origine, il faudra qu’il se débrouille. J’ai un contrat sous les yeux, comme c’est un contrat commercial, vous me pardonnerez de ne pas le donner à l’Office”. (M. Mandil, Directeur Général de l’Energie et des Matières Premières, Ministère de l’Industrie, page 365 du Rapport sur la gestion des déchets nucléaires de haute activité de l’Office Parlementaire).
Nos questions sont simples : Quand, comment et où repartiront les déchets issus du retraitement des combustibles irradiés japonais, hollandais, allemands, suédois, suisses, belges ?
Tant que nous n’aurons pas de réponse précise et étayée, pays par pays, catégorie de déchets par catégorie de déchets, l’importation des combustibles irradiés à La Hague nous paraîtra l’un des plus grands scandales de cette fin de siècle et catalysera notre énergie anti-nucléaire.
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