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Sous l’autorité du préfet de la Seine-Maritime, en liaison avec d’autres parties prenantes comme la préfecture maritime, la Direction Départementale de la Protection des Populations, l’observatoire Pelagis et la gendarmerie, un scénario aléatoire est désormais sélectionné. Il s’agit d’espérer que le cadavre du rorqual commun d’une trentaine de tonnes soit emporté par les marées hautes à la faveur des coefficients de marée supérieurs à ceux qui étaient en vigueur au moment de l’échouage du lundi 24 avril. Ces conditions favorables sont réunies à partir d’aujourd’hui mercredi 3 mai et jusqu’au lundi 8 mai.
Si cette hypothèse venait à se réaliser, il est prévu de faire en mer quelques prélèvements sur la carcasse. Rien à voir avec un examen post-mortem complet.
Il est ensuite prévu de suivre la dérive du cadavre à l’aide d’une balise de géolocalisation. “Cette technologie permettra notamment d’assurer un suivi du cadavre en mer, pour informer de sa présence et prévenir d’éventuelles collisions.”
Robin des Bois pense au contraire que si la carcasse venait à être remobilisée par le reflux des marées, il serait plus raisonnable de la remorquer vers une plage où une nécropsie méthodique du rorqual commun serait praticable. Au besoin, les scientifiques du Museum d’histoire naturelle pourraient à cette occasion s’emparer de pièces anatomiques pour compléter leur collection avant que le cadavre soit dépecé et envoyé à l’équarrissage.
L’option de la dérive contrôlée expose notamment les pêcheurs professionnels, les plaisanciers et les autres usagers récréatifs à des risques inconsidérés. Pendant le pic de la saison touristique et balnéaire, le cadavre pourrait aussi faire irruption dans des eaux de baignade et imposer leur évacuation immédiate.
Il n’est pas non plus exclu que le dispositif de géolocalisation tel qu’il est esquissé dans le communiqué de presse de la préfecture en date du 28 avril se désolidarise du cadavre de la baleine qui pourrait sans crier gare être entraîné dans le chenal d’aspiration des eaux de refroidissement des centrales nucléaires de Paluel et de Penly.
La dérive en surface d’une carcasse de baleine peut durer pendant plusieurs semaines avant de couler naturellement au fond de la mer. Une carcasse de baleine se comporte comme une chambre à air gonflée de méthane, d’ammoniac et d’hydrogène sulfuré.
Voir aussi:
Echouages de baleines – lettre ouverte au préfet de Seine-Maritime, 27 avril 2023
Réponse du préfet de Seine-Maritime à la lettre de Robin des Bois, 8 juin 2023
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