L’émotion après l’accident du Concorde ne peut pas occulter les conséquences matérielles de la combustion de la carlingue de l’avion supersonique, comme celles de ses équipements et de ses réacteurs.
Il est probable que le Concorde comme les avions de chasse comporte dans les alliages du fuselage et dans le carter des réacteurs des métaux radioactifs comme le thorium, qui augmentent les capacités des alliages à résister aux très fortes températures.
Après l’attentat du Boeing 747 de la Pan-Am à Lockerbie en 1988, la présence d’uranium appauvri dans certaines pièces spécifiques sur 500 avions de la série a été reconnue par Boeing.
Si la probabilité de matériaux radioactifs dans la construction du Concorde était confirmée, l’intensité de l’incendie aura provoqué des aérosols de particules radiotoxiques susceptibles de dépasser les limites annuelles d’exposition fixées pour le public. Tous les intervenants civils et militaires du Plan Rouge de mobilisation sont particulièrement concernés.
La brusque extension du périmètre de sécurité tard dans la soirée d’hier afin d’écarter toutes les personnes étrangères aux secours peut être considérée comme légitime.
Il reste que, comme tous les accidents de transports de grande ampleur, le site du crash du Concorde doit être à l’avenir considéré comme un site pollué, et que tous les gravats et terres contaminés par les retombées de l’explosion et de l’incendie, ainsi que par les eaux d’extinction, doivent être traités comme des déchets, peut-être radioactifs.
Pour lever le doute une intervention des services compétents en matière de radioprotection doit être programmée dans des délais raisonnables.
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