La société Matralan installée à St-Aignan-de-Grandlieu illustre les difficultés de la filière de l’alimentation animale à répondre aux exigences de sécurité sanitaire et de protection de l’environnement. Gestion hasardeuse des déchets, rejets d’effluents liquides bruts dans un ruisseau, pollution des sols, malgré plusieurs rappels à l’ordre la société Matralan continue de générer nuisances et inquiétudes pour ses riverains.
Un tas de 6000 tonnes de farines animales d’équarrissage, interdites dans l’alimentation de tous les animaux, était stocké depuis juillet 1996 en attente de destruction. Les capacités d’incinération en France étant saturées, c’est seulement depuis l’été 2000 que l’évacuation de ce stock à haut risque a été entreprise. A l’heure actuelle il en subsisterait 400 tonnes sur le site, selon la Direction Générale de l’Alimentation.
L’usine Matralan utilise également des farines de viande et d’os provenant des déchets d’abattoirs, dont un moratoire sur leur incorporation dans l’alimentation de tous les animaux vient d’être annoncé aujourd’hui par le Premier Ministre. Ce nouveau stock à éliminer ne doit pas stagner dans l’usine, qui n’a pas les capacités pour entreposer des déchets à risques dans ses locaux.
Une gestion aléatoire de ses déchets de fabrication a été révélée lors de la découverte de fûts ayant contenu des additifs alimentaires pour animaux, des produits vétérinaires, des hydrocarbures, enterrés derrière l’usine à proximité d’un cours d’eau. La Direction Régionale de l’Industrie, de la Recherche et de l’Environnement (DRIRE) des Pays-de-Loire a imposé à l’exploitant la reprise de ces déchets industriels et leur élimination par une filière agréée. Les travaux sont encore en cours.
L’usine rejette ses effluents liquides dans un ruisseau qui la longe, la Patouillère. En aval du point de rejet l’eau et les berges sont polluées de graisses animales et de matières en suspension. Le ruisseau de la Patouillère alimente un étang privé, dont la majorité des poissons sont morts au printemps 2000 asphyxiés par une charge organique trop forte. Les eaux rejoignent ensuite l’Ognon.
A la suite de fortes précipitations, le ruisseau de la Patouillère a débordé il y a quinze jours. Les berges et une partie des pâturages qui le bordent ont été recouverts par ses eaux grasses, suscitant l’inquiétude des éleveurs de bovins sur la possibilité de contamination des sols par des graisses ou des farines animales emportées par les eaux pluviales.
Robin des Bois demande que l’usine Matralan à St-Aignan-de-Grandlieu soit considérée comme prioritaire par la Direction des Services Vétérinaires pour l’évacuation et l’élimination des farines de viande et d’os qu’elle stocke encore. Une remise à niveau des installations, un traitement aux normes des eaux de process et des eaux pluviales doit aussi être imposé par la DRIRE Pays-de-Loire.
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