Le Bangladesh a le plus mauvais ratio- 42 navires -– 3 morts.
L’Indonésie a le meilleur rendement. 81 bateaux de pêche illégale coulés en 15 secondes.
Palaos est le pavillon corbillard à la mode ce trimestre. 11 navires ont hissé son pavillon juste avant de partir à la casse. 17 des 45 navires dépavillonés pour le dernier voyage appartenaient à des armateurs européens.
Les prix d’achats par les chantiers pour ce deuxième trimestre 2017 se situent autour de 350 US$ la tonne dans le sous-continent indien et 250 US$ en Chine et en Turquie. Le tonnage cumulé des navires ferraillés est de 1,6 million de tonnes. Le tanker Catherine Knudsen construit à Nagasaki en 1992 appartenant à un armateur norvégien et battant pavillon de la Norvège a été vendu plus de 8 millions US$. Il a été mis sous pavillon Palaos pour son dernier voyage.
Le Pakistan est à la 4ème place, derrière l’Inde, le Bangladesh, et la Chine en terme de tonnage ferraillé. Le Pakistan a suspendu l’échouage des tankers depuis les explosions et incendies de novembre 2016 et janvier 2017. Le Pakistan doit en outre résoudre l’épineux problème de la contrebande d’hydrocarbures dans les tankers échoués sur ses plages pour démolition.
La sortie de flotte des porte-conteneurs connaît un répit. A l’exception notable du Mozambique vendu pour plus de 11 millions de dollars à Alang, les unités parties à la casse ne peuvent pas être qualifiées de méga porte-conteneurs et ont globalement une capacité inférieure à 2000 boîtes.
Mozambique, cf. p. 50. Photo Martin Klingsick
Les convertis qui sont partis à la casse font l’objet d’un examen attentif. En cours de vie, ils ont changé de vocation et de silhouette. Une telle transformation n’est pas sans risques. Quelques uns se souviennent du douloureux naufrage en avril 1975 en Mer du Nord du Compass Rose III en mission pour Total. Le Compass Rose III était un ex-dragueur de mines US converti en navire de recherches. Aujourd’hui, c’est au tour des pétroliers transformés en minéraliers d’être pointés du doigt après la perte du Stellar Daisy et de la quasi totalité de son équipage fin mars cette année. Il est probable que d’ici la fin de l’année plusieurs ex pétroliers simple coque reconvertis en transporteurs de minerais prendront le chemin des plages asiatiques. Les n°48 et 49 de « A la Casse » le confirmeront.
Pour ce trimestre Avril-Mai-Juin 2017, quelques bateaux célèbres dans le monde entier pour diverses fortunes de mer, des incendies ou encore des échouages dus à la fatigue des équipages ont été détruits. On peut notamment citer le Melbridge Bilbao échoué devant l’île de Molène, Bretagne, en novembre 2001, le Horncliff ayant perdu 90 conteneurs à l’approche des Cornouailles Royaume-Uni, en hiver 2008, le Nabil J échoué à Sidon au Liban en avril 2017 et le Silver Sky un voiturier piégé par un incendie à Anvers en Belgique en octobre 2016 et pris en remorque pour démolition à Aliaga en Turquie. Les autorités portuaires flamandes ont autorisé le convoyage à risque en Turquie au détriment de l’offre du chantier de Galloo Recycling à Gand, près d’Anvers.
Un vétéran de l’Antarctique, l’Italica pavillon italien passé sous pavillon Palaos pour son dernier voyage a été échoué à Alang. Depuis 1991, il ravitaillait la base italienne sur la péninsule antarctique.
A la casse n° 48 un passionnant voyage dans les entrailles du recyclage mondial des navires et des plates-formes pétrolières radioactives.
A la Casse n°48. Bulletin d’information et d’analyses sur la démolition des navires
90 pages – 280 photos – 3 cartes – version française et version anglaise (pdf – 13,8 Mo)
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