Il y a à la fois urgence à planifier la dépollution et à dépolluer le site du crash. L’avion s’est écrasé en lisière d’une zone Natura 2000. Le kérosène et les huiles n’ont pas brûlé. Les hydrocarbures se sont dispersés sur environ 1 ha. Un torrent en contrebas peut entraîner les polluants vers la rivière Bléone, affluent de la Durance. La fonte des neiges et les pluies de printemps sont des facteurs météorologiques aggravants qui risquent d’éparpiller les déchets. Ceux-ci peuvent être contaminés par du sang ou des pièces anatomiques et doivent être assimilés à des DASRI (Déchets d’Activités de Soins à Risques Infectieux). Des débris comme les mousses et les textiles sont susceptibles de s’envoler. Le secteur sinistré est extensible.
La reconnaissance des déchets, leur récupération dans ce milieu périlleux et fragile exigent un bon état physique et psychologique, des compétences techniques et des interventions manuelles. Ces milieux d’éboulis et de tourbières sont très vulnérables à la pénétration des véhicules à moteur et aux activités humaines. Les pistes qui seront ouvertes pour faciliter l’accès au site devront être refermées après le chantier de dépollution.
D’autre part, l’événement démontre clairement que les avions de ligne doivent être considérés pour les territoires survolés comme des sources potentielles d’agressions externes. L’avion de Germanwings a été volontairement écrasé par le co-pilote dans un environnement naturel. Un autre objectif aurait pu être le site nucléaire de Cadarache à 75 km ou le site Seveso de Chateau Arnoux-Saint Auban avec ses stockages de chlore à 45 km. Cet évènement prouve qu’en temps réel, l’interception ou l’intervention des Rafale ou Mirage de l’armée française est dans certains cas inopérante.
Au sujet de la dépollution du site, voir le résumé du point presse de la Lufthansa et de la préfecture en date du 15 avril 2015, soit une semaine après le communiqué de Robin des Bois, sur le site de la Haute Provence.
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